
Siân Bouyou : L’Art de Nourrir l’Âme à la Source Bleue
Dans le cadre enchanteur de la Source Bleue de Touzac, ma grand-mère, Siân Bouyou, incarne une sagesse rare qui transcende les frontières entre spiritualité et vie quotidienne. Son parcours extraordinaire, de jeune femme galloise passionnée et révoltée à figure spirituelle respectée, est une source d’inspiration constante pour tous ceux qui ont eu la chance de croiser sa route.
Née dans les vallées verdoyantes de Cardiff au Pays de Galles, Siân Bouyou née Isaacs, a toujours eu cette capacité unique à transformer l’ordinaire en sacré. Sa cuisine, véritable alchimie entre tradition et spiritualité, est devenue au fil des années bien plus qu’un simple art culinaire - c’est une expression vivante de l’amour et de la conscience. À la Source Bleue, lieu qu’elle a façonné avec mon grand-père de coeur Jean-Pierre Bouyou pendant plus de trois décennies, chaque repas devient une célébration, chaque geste une méditation.
Son parcours spirituel, enrichi par des rencontres extraordinaires avec des maîtres comme Arnaud Desjardins, Lee Lozowick, et Cheikha Nur Artiran, témoigne d’une quête authentique de la vérité qui ne s’est jamais départie de sa simplicité naturelle et de sa joie contagieuse. En tant que mère de cinq enfants, dont ma mère Sarah Schwarz-Cohen, elle a su créer un équilibre remarquable entre vie familiale et spiritualité, transformant les défis quotidiens en opportunités d’éveil.
Aujourd’hui, à travers ce document, je souhaite partager une part de l’histoire inspirante de ma grand-mère, une femme qui a su tisser des liens profonds entre l’art culinaire, l’écologie, et la quête spirituelle. Son influence continue de rayonner bien au-delà des murs de la Source Bleue, touchant des vies et ouvrant des cœurs à travers sa présence lumineuse et son enseignement authentique.
Table des matières
- Contenu Multimédia
- Introduction
- Des Vallées Galloises aux Rives du Lot
- L'Éveil Écologique et Spirituel
- La Macrobiotique : Une Philosophie de Vie
- La Rencontre avec Arnaud Desjardins et Jean-Pierre Bouyou
- Une Vie de Famille au Service de la Spiritualité
- Un Parcours Spirituel Partagé
- Les Maîtres Spirituels de la Source Bleue
- L'Héritage Spirituel Contemporain
- Nouvelles Perspectives
Contenu Multimédia
Entretien Vidéo
Entretien Audio
Transcription de l'Entretien
Transcription de l'entretien avec Siân Bouyou
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Bonjour à tous et à toutes, Bienvenue sur Conscience Soufis, As-salamu alaykoum. Nous sommes ravis de vous retrouver en ce premier dimanche du mois de Ramadan. Nous avons, comme vous l'avez vu, organisé pour ce mois de Ramadan 1445 un cycle consacré à l'écologie. Dans la semaine dernière, nous l'avons initié avec une interview avec Simon Chabé, qui est un homme engagé et qui nous a parlé de nourrir la terre et les hommes. Et on poursuit aujourd'hui avec notre invitée, Sian Bouyou. Bonjour Sian, merci infiniment d'être parmi nous aujourd'hui. Merci d'avoir répondu aussi généreusement à notre invitation. Nous sommes ravis de pouvoir aujourd'hui vous écouter sur la thématique d'une vie grandeur nature. Vous allez, au cours de votre partage, nous parler de la nutrition, de l'alimentation et de son rapport avec le vivant. Alors, le vivant est un nom divin. Et comment cette connexion, ce lien entre alimentation et vivant peut nous permettre d'installer dans notre vie plus d'équilibre, plus d'épanouissement spirituel. Alors, je vais vous présenter. Sian Bouyou, vous avez longtemps tenu un restaurant gastronomique et dans cette fonction de nourricière, vous avez engagé une longue quête spirituelle qui vous a mené à officier dans les cuisines de différents centres spirituels. Et vous vous êtes beaucoup intéressé à la macrobiotique. Et c'est aujourd'hui le fruit de cette expérience en tant que nourricière et en tant que cheminante que vous allez nous partager cette beaucoup connaissance, votre expérience et peut-être quelques-uns de vos secrets. Donc, avant de vous céder la parole, je voudrais juste recommander à nos auditeurs de poser leurs questions dans l'onglet questions-réponses que vous avez en bas de votre écran. Et une recommandation aussi de centrer vos questions sur tous les sujets de l'alimentation afin que cela serve au plus grand nombre d'entre nous. Parce qu'en ce mois de ramadan, bien sûr, cette question de l'alimentation va de pair avec le jeûne et donc du plus grand intérêt. Voilà, je vous remercie et à présent, chère Sian Bouyou, je vous cède la parole. Merci beaucoup. Bonjour à tous et à toutes. Je voudrais remercier Conscience Souffle pour cette invitation qui est une grande opportunité pour moi. C'est la toute première fois que je présente mon parcours à un public. Je vous demande bien vouloir être indulgent, s'il y a des hésitations ou si je bafouille un peu. J'ai un appui de feuille devant moi. C'est avec plaisir que je vous raconterai ce qui me semble être essentiel au cours d'une vie dans la nature. Ce récit va comprendre les tous débuts pour moi dans le questionnement par rapport à l'écologie. Ensuite, on abordera tout l'univers de la macrobiotique que j'ai connu et expérimenté pendant de longues années et qui ne m'a jamais quitté. Cette expérience est devenue un art de vivre, un style de vie central et qui est relié intimement à la pratique spirituelle d'aujourd'hui. Pour qu'un changement radical, quel qu'il soit, devienne possible, il est nécessaire de prendre conscience d'un ensemble. D'un ensemble d'éléments d'une situation. Pour ma part, ma vie a été extrêmement nourrie par la présence de la nature, une nature sauvage. J'ai grandi au Pays de Galles et j'ai fréquenté au quotidien une forêt de vieux arbres. Je me suis baignée dans l'océan, très froid, extrêmement régulièrement. J'ai fait des grandes balades dans les montagnes, c'était tout à côté de chez moi, dans une nature absolument pas abîmée où on voyait des animaux sauvages encore, on voyait des moutons qui pressaient partout, des torrents, des cascades. Vraiment un univers d'une nature intense, mais extrêmement bienfaisante, extrêmement nourrissante et d'un grand soutien par moments. C'était vraiment mon quotidien. C'est un peu le tableau de départ. Et puis dans cette jeunesse, parallèlement à cet univers, il y a eu, venant des États-Unis, en Occident, il y a eu une effervescence qui est arrivée. On l'appelait grandement « flower power », la gloire, la puissance des fleurs, mais c'était pour montrer qu'il y avait un trouble, une sorte de mal-être dans la jeunesse. Auquel j'ai été très sensible. À cette époque-là, il y avait la guerre au Vietnam, il y a eu l'assassinat de Martin Luther King, il y a eu l'emprisonnement de Nelson Mandela, il y a eu aussi beaucoup de protestations contre l'apartheid, le questionnement, une explosion en fait par rapport aux dogmes religieux. Ça bougeait beaucoup. Tous ces remous et ces bouleversements ont marqué la jeunesse à laquelle j'appartenais. Il y avait aussi des auteurs et même une spiritualité arrivée de l'Orient qu'on connaissait très peu. C'est dans tout ce brassage d'idéologie que j'ai cheminé. Cette idéologie, comme beaucoup d'idéologies, n'avait pas de racines, on n'avait pas de vision, on ne savait pas où ça allait nous conduire, mais il y avait un sens par rapport à la remise en cause. Au cœur de ce remous, cette jeunesse commençait à prendre conscience d'une action par rapport à ce qu'on a découvert. Pour ma part, c'est là où il y a eu un impact déterminant pour moi. On a découvert l'utilisation massive de pesticides aux États-Unis, notamment le DDT. C'est un livre qui a été écrit dans les années 50 qui s'appelle « Printemps ». Vous ne devez pas le voir. « Printemps silencieux » par une auteure, une femme qui s'appelle Rachel Carson. Son livre est encore édité aujourd'hui. Elle a mené une lutte acharnée auprès des gouvernements pour qu'on arrête l'utilisation du DDT parce qu'elle avait vraiment la vision de ce que ça allait produire comme effet néfaste et irrémédiable à la nature. Même Al Gore a écrit le préface de son livre. Il a dit que ce livre était l'acte de naissance du mouvement écologiste. Jamais auparavant on avait utilisé ces méthodes. C'est à l'âge de 18 ans que je découvre ce livre. En étudiant l'impact des pesticides sur le monde vivant, c'est du sol aux rivières et des plantes aux animaux, ce livre est vraiment une exposition limpide. Il est abordable partout. Il donne toute l'image que nous connaissons aujourd'hui des effets qui se produisent les uns dans les autres sur tout le cycle de la nature. Je vais lire juste un extrait. C'est un fable par lequel Rachel Carson commence son livre. C'est un fable. C'est sa vision d'un monde par rapport à la nature qui existerait. Il était une fois, une petite ville, au cœur de l'Amérique, où toute vie semblait vivre en harmonie avec ce qui l'entourait. Cette ville était au centre d'un damier de fermes prospères avec des champs de céréales et des coteaux de vergers où, au printemps, des nuages blancs de fleurs flottaient au-dessus des champs verts. À l'automne, érables, chênes et bouleaux formaient une incendie de couleurs qui brûlait et tremblait sur fond de pain. Les renards glapissaient dans les cogilles et les cerfs traversaient silencieusement les champs à demi-visite dans les brumes matinales de novembre. Le long des routes, les lauriers, les viornes, les aulnes, les hautes fourgères et les fleurs sauvages enchantaient l'œil du voyageur presque toute l'année. Même en hiver, les bords des routes étaient beaux. D'innombrables oiseaux venaient picorer les baies et les graines que les herbes sèches laissaient pointer au-dessus de la neige. La campagne était d'ailleurs réputée pour l'abondance et la variété de ces oiseaux et lorsque les flots de migrateurs déperlaient au printemps et à l'automne, les gens accouraient de très loin pour les observer. Des pêcheurs venaient aussi, attirés par les ruisseaux dont l'eau claire et fraîche descendaient des collines, cherchant les trous ombreux affectionnés par les truites. Ainsi allaient les choses depuis les jours lointains où les premiers pionniers avaient édifié leurs maisons, creusé leurs puits et construit leurs granges. Et puis un mal étrange s'assinua dans le pays et tout commença à changer. Un mauvais sort s'était installé dans la communauté, de mystérieuses maladies dissémèrent les basse-cour, le gros bétail, les moutons dépérirent et moururent. Partout s'étendit l'ombre de la mort. Les fermiers déplorèrent de nombreux malades dans leurs familles. En ville, les médecins étaient de plus en plus déconcertés par de nouvelles sortes de dégénérescence qui apparaissaient chez leurs patients. Il survint plusieurs morts soudaines et inexpliquables, pas seulement chez les adultes, mais aussi chez les enfants, frappés alors qu'ils étaient en train de jouer et qu'ils mouraient en quelques heures. Il y avait un étrange silence dans l'air. Les oiseaux, par exemple. Où était-il passé ? On se le demandait avec surprise et inquiétude. Il ne venait plus picorer dans les cours. Les quelques survivants paraissaient moribonds. Ils tremblaient sans plus pouvoir voler. Ce fut un printemps sans voix. À l'aube, qui résonnait naguère de chœurs de gris, de colombe, de jets, de rois-clés, de cent autres chanteurs, plus un son ne se posait désormais entendre. Le silence régnait sur les champs, les bois et les marais. Dans les fermes, les poules pouvaient, mais les poussins cessaient d'éclore. Les fermiers se plaignaient de ne plus pouvoir élever des porcs. Les portées étaient faibles, et les petits mouraient au bout de quelques jours. Les pommiers fleurirent, mais aucune abeille n'y venait poutiner, et sans pollinisation, il n'y avait plus de fruit. Les bords des chemins, naguères et charmants, n'offrirent plus un regard, plus au regard, qu'une végétation rousse et plaitrie, comme si le feu y était passé. Eux aussi étaient silencieux, désertés de tout être vivant. Même les ruisseaux étaient sans vie, les poissons morts et les pêcheurs partis. Dans les gouttières, entre les bardeaux des toits, des paillettes de poudre blanche demeuraient visibles. Quelques semaines plus tôt, c'était tombé comme la neige sur les toits et les pelouses, sur les champs et les ruisseaux. Aucune sorcellerie, aucune guerre, n'avait étouffé la renaissance de la vie dans ce monde sinistré. Les gens l'avaient fait eux-mêmes. Pour cette ville n'existe pas, mais il y aurait facilement un millier d'équivalents aux États-Unis et ailleurs à notre époque. Je ne connais aucun endroit qui a fait l'expérience de tous les malheurs que je décris, dit l'auteur. C'est donc ce livre, avec tout son contenu très détaillé, qui parle des eaux, qui parle des forêts, qui parle des animaux, qui m'a poussé à chercher quel sens j'allais pouvoir trouver. J'avais pas d'outils à 18 ans, mais je ne pouvais pas oublier cette lecture. Donc, il a fallu, comme on le sait tous, des dizaines de milliers d'années pour produire la vie qui peuple maintenant la terre, et des siècles et des siècles pour permettre aux animaux, aux végétaux qui se développaient, évoluer, se diversifier, d'atteindre un état d'harmonie. Et une question qui se pose pour moi, c'est comment est-ce qu'on trouve cette harmonie ? Il y a l'écologie, mais qu'est-ce que nous, nous-mêmes, comment est-ce que nous, un peu à notre niveau, avec nos moyens que nous avons individuellement, comment exister, mener nos vies avec un sens de responsabilité et d'implication pour que l'homme soit en équilibre, pour que l'homme soit conscient dans sa démarche ? Enfin, pour suivre, il y avait ce questionnement, il y avait aussi une rencontre avec une amie qui m'a conduite vers la macrobiotique, malgré les allures premières qui ont eu lieu, c'est que je suis allée à Londres rendre visite à une amie musicienne, elle était d'un milieu intellectuel, et dans ce milieu, il y avait beaucoup de végétariens. Et Londres, à l'époque, c'était la ville de la minijupe, mais pas que ça, il y avait déjà, je parle des années 60 toujours, beaucoup de restaurants végétariens, et dans la rue, ce qui m'a beaucoup interpellée, il y avait les Hare Krishna qui chantaient, et chantaient leurs chants dévotionnels, et qui étaient tous hébergés dans un grand lieu, qu'ils appelaient un temple à l'époque, à Londres, où on pouvait aller manger. Et là, c'était une première expérience pour moi de comment ce qu'on trouvait dans l'assiette, ils étaient végétariens, les Hare Krishna, étaient faits avec beaucoup de soin, beaucoup d'amour, beaucoup de conscience de qualité dans les légumes qu'ils utilisaient, et donc ça s'est resté présent pour moi, sans que je comprenne très bien ce qui se passait, il y a eu une graine de sommet, ces fois-là où je suis allée auprès d'eux. Mais je n'avais pas encore changé d'habitude, ni vraiment ouvert les yeux, et je vais chez cet ami, qui est donc végétarien, toute la famille était végétarienne, c'était très branché à l'époque à Londres, en dehors de Londres on n'entendait rien, on n'entendait pas parler, et je sors pour faire un petit déjeuner anglais, vous savez de quoi ça consiste, on achète du porc fumé, que l'on fait frire à la poêle, avec des oeufs, du pain frit, avec de la saucisse, enfin je sors pour faire un petit déjeuner comme ça, pour faire plaisir à tout le monde, mais ils étaient végétariens, purs et durs, et mon ami m'a arrêté dans mon élan, il m'a dit tu ne peux pas faire ça ici, et on s'est assis, et on a passé plusieurs heures à poser notre regard sur notre monde, eux aussi ils étaient conscients de ce qui était en train de se développer, au niveau de la grande consommation, d'aliments industriels, d'animaux qui étaient maltraités, et on a fait le tour de toute cette question là, et je n'avais toujours que 18 ans, et donc je me précipite pour faire des achats à Londres, parce qu'on ne pouvait nulle part ailleurs, j'étais tellement enthousiaste et convaincue, parce que ça venait raisonner dans le monde que j'avais découvert, au niveau de l'écologie, et donc je repars chez moi au Pays de Galles, on n'avait pas entendu parler de végétarisme, mais j'étais très enthousiaste et convaincue dans ma ferveur que j'allais pouvoir convertir ma famille, donc j'arrive avec des flocons d'aboine, du lait végétal, des fruits secs pour le petit déjeuner, et non seulement j'ai été vue comme une bête curieuse, qui ne suivait pas le progrès, qui refusait un progrès qui était tout à fait honorable, parce que les supermarchés commençaient à exister, et moi je voulais mener une croisade contre l'alimentation industrielle, les nourritures mortes, et l'exploitation massive des terres agricoles pour produire plus et davantage encore pour nos assiettes. Et je n'ai eu aucun succès auprès de la famille, mais ça ne m'a pas détournée. Il a fallu, après l'arrivée en France, d'ailleurs arrivée en France à la fac de Bordeaux, il n'était pas du tout apparent que ces questions-là se posaient, d'écologie, d'alimentation saine, végétarienne, pas du tout. Mai 68 n'était pas loin, et c'était surtout encore les grandes questions politiques et sociales qui étaient dans les conversations, les échanges, et les motivations au quotidien. C'était de changer le monde par la politique. Je n'y trouvais pas mon compte. Et à cette époque, à Bordeaux, il n'y avait à peine la possibilité de trouver du riz complet ou des aliments. Il y avait juste une petite boutique dans une toute petite rue, il fallait vraiment savoir qu'elle était là. Mais j'ai rencontré le seul professeur de yoga à Bordeaux, où j'ai pu pratiquer, qui lui avait fait beaucoup de formations en Inde pour pouvoir accomplir le rôle de prof en Europe. Il mettait beaucoup d'accent sur la qualité de la nourriture et sur le jeûne. Et manifestement, c'était positif, parce qu'à le voir, un homme qui devait avoir une cinquantaine d'années, pas seulement vigoureux et équilibré, il avait une posture vraiment convaincante de par sa pratique de yoga, mais aussi par l'alimentation. Il expliquait que manger peu, c'était beaucoup mieux pour l'organisme dans l'ensemble, que de jeûner produisait des effets très bénéfiques. Et ça, c'est allé s'insérer dans tout l'ensemble qui se formait en moi. Mais c'est à Bordeaux que j'ai rencontré la macrobiotique. Comme je disais tout à l'heure, la macrobiotique a pris une grande place, parce qu'elle a été emmenée en Europe à l'époque, dans les années 50, par un homme qui s'appelait Georges Bolchava. Depuis cette époque, ça s'est beaucoup élargi, la macrobiotique est moins stricte, parce que lui, il est arrivé en Europe en voyant que des gens malades, et malades de quoi ? De par leur alimentation. Et il le disait très clairement. Et ce qu'il a amené du Japon, où il venait du Japon, c'était tout l'arrière-plan d'une civilisation qui n'a jamais connu de diabète, qui n'a jamais connu de maladie cardiovasculaire, qui mangeait très peu de viande, qui ne connaissait pas non plus les maladies cérébrales. Et lui voyait en Europe des gens qui physiquement n'étaient vraiment pas en équilibre. Et la beauté de la macrobiotique, elle est fondée sur un principe que Georges Bolchava appelait le principe unique. C'est basé sur une énergie d'unité et d'équilibre, et fondé sur les principes de Yin et de Yang. Et ces principes-là sont éternellement applicables dans tous les aspects de la vie, il faut découvrir, il y a un approfondissement à faire dans la macrobiotique, nous n'allons pas avoir le temps de le faire aujourd'hui. Mais c'est vraiment un art de vivre, ce n'est pas juste une diététique. On peut dire que c'est une façon de s'alimenter qui tient compte de l'équilibre dans la nature, et le lien direct à la nature, qui beaucoup d'entre vous doivent connaître, mais qui tient compte de notre lien à notre environnement surtout. Comment est-ce qu'on s'alimente pour être en harmonie avec la nature qui nous environne ? On dit ça en français ? Donc, le principe de Yin et de Yang, on peut le regarder très rapidement. Yang, c'est ce qui est serré, c'est ce qui est serré, plutôt sec, et une énergie concentrée, avec un potentiel de déploiement bien sûr, et plutôt lourd. Et le Yin est plutôt dilaté, expansif et dilaté, léger, aérien, un peu aquatique aussi. Là, c'est vraiment basique ce que je vous dis, mais on œuvre avec ces principes-là. Donc, on porte un regard sur l'alimentation même, sans forcément exclure quoi que ce soit, mais en sélectionnant selon la saison, selon le type de fruits et légumes qui poussent dans les environs, et selon aussi notre condition physique. Est-ce qu'on est plutôt longiligne ? Est-ce qu'on est plutôt petit et plus trapu ? Est-ce qu'on est blond ? Est-ce qu'on est brun ? Enfin, il y a tous ces aspects qui jouent. Ça, c'est donc un univers qui se crée par rapport à notre façon de nous alimenter. En été, on ne va pas manger trop salé. Le sel, c'est vraiment extrêmement bien. Pourquoi ? Parce que comme il y a la chaleur et le Yin, on va avoir besoin d'aliments plutôt juteux. C'est là où on trouve les tomates, c'est là où on trouve les courgettes, c'est là où on trouve les pêches, les abricots. C'est du bon sens, en fait. Si on regarde autour de nous, on voit ce qui pousse, et bien c'est ça qu'on utilise pour être en harmonie avec le froid, le chaud, nos activités aussi, si on a des activités très physiques. Tout ça, ça m'a passionnée. Et comme ce qui devient évident dans ces pratiques, c'est qu'on soigne notre santé dans un sens où on peut utiliser, on apprend à utiliser les aliments pour remédier, je vais juste dire au hasard, un mal de tête. Mais on utilise les aliments. Et ça peut être très efficace. Il faut juste avoir pris connaissance avec tout l'univers, comment ça fonctionne dans l'univers macrobiotique. Donc à travers ces expériences, c'est plutôt à travers le désir que cette façon de m'alimenter devienne ma vie, devienne mon quotidien. J'ai appris à utiliser, par exemple, pour une assiette, ça va être plus de céréales combinées avec des légumes secs et des légumes mettons à la vapeur. Pour un équilibre bien ayant, bien masticé pour que la digestion se fasse facilement. Et les éléments dans ces combinaisons vont influer sur notre santé, notre énergie. Et puis si on a le mal de tête, on va utiliser un thé spécial. Enfin, je ne peux qu'approcher très très brièvement tous ces aspects. Mais c'est indissociable au concept de l'écologie, parce qu'il est question pour nous d'avoir un corps qui fonctionne, qui est le moins malade possible, qui a une énergie en continu qui est à notre service. Quand on est un corps, on fait à notre service, et c'est là où on vient aussi à la dimension spirituelle de notre existence. Ce que j'ai découvert, c'est que lorsque nous avons un corps vigoureux, équilibré, fiable, on peut dire, il nous sert d'instrument pour notre pratique spirituelle. Dans les enseignements en Inde, on dit que le corps est notre temple, et à l'intérieur de ce temple, nous pouvons contempler le divin. Donc que le temple soit le mieux construit, le plus propre, le plus en équilibre possible, le mieux il va nous servir à ce niveau-là. Et bien sûr au quotidien, avec tout ce que nous avons à faire dans nos quotidiens. Donc on ouvre sur toute une dimension qui est incontournable parce qu'à mes yeux c'est ça le but, c'est notre dimension spirituelle. Parce qu'au bout d'un moment la macrobiotique ne me suffisait pas, il y a eu de grandes interrogations, et aussi de constats que ce n'était pas la réponse à tout, une énorme fondation dans un quotidien reliée au respect de la nature et aux êtres. Mais ma recherche est partie plus loin dans la période où j'ai pu rencontrer Arnaud Desjardins. Cette rencontre a été vitale, et il y a eu un cheminement auprès d'Arnaud Desjardins. Je vais partager avec vous une réflexion que j'ai eue juste ce matin. C'est par rapport à l'écologie, nous avons l'écologie de nos terres qui concerne nos terres, les eaux que nous buvons, les animaux qui nous entourent, l'air que nous respirons, et nous constatons que tous ces domaines-là sont malades, sont en déséquilibre. Et à l'intérieur de nous, du moment où on a entrepris le chemin de la connaissance de nous-mêmes, c'est comme l'écologie en fait. Nous sommes dans des terres qui sont un peu en friche, dont on ne s'est pas bien occupé, on ne sait pas comment les nettoyer, comment les purifier, qu'est-ce qu'on doit apporter, on n'a pas d'outils, que fait-on de nos terres à l'intérieur de nous, de l'eau qui coule en nous, de l'air que nous respirons ? J'ai fait un peu une analogie ce matin, à ce niveau-là, que nous avons à porter notre attention sur ce monde-là de manière plus que sérieuse, on amène un véritable engagement. Ici, dans nos vies, on veut être en harmonie. Ici, dans nos vies, on veut être relié à la nature et au sens profond de notre existence. Donc, il y a eu la rencontre avec Arnaud qui offrait une vie de connaissance de soi, des outils très pratiques, des pratiques extrêmement concrètes pour partir à la découverte de notre monde intérieur et aussi à utiliser, non pas dans un monastère ou dans un ashram, mais dans notre quotidien. Et tout au début de ces années, j'ai rencontré Arnaud à l'âge de 30 ans et j'ai rencontré mon époux par la même occasion, Jean-Pierre, et nous avons, comme métier, nous avons tenu un hôtel et un restaurant. Et je rends grâce à la vie de nous avoir amené dans ce contexte. Le contexte, c'est le service et l'accueil. Et nous voilà à pratiquer notre démarche spirituelle au sein d'un métier de service et d'accueil et le fondement d'un cheminement spirituel. Mais ça, avec tout ce qui était en train de bouger, de changer, de nous bouleverser, de nous relever dans notre cheminement auprès d'Arnaud, mais on a fait ce constat avec d'autres amis qui ont tenu un hôtel et un restaurant aussi, c'est que notre monde personnel doit s'effacer devant l'autre dans un métier d'accueil. On ne peut rien amener de ce qui nous concerne dans nos inquiétudes, nos émotions, nos colères, nos ressentiments, nos refus, enfin tout ça, ça doit être mis de côté. Et donc on s'est trouvés sur un terrain magnifique pour pratiquer l'accueil de l'autre tel qu'il est, avec ce qu'il demande, ce qui lui fait du bien, et bien sûr accompagné pas à pas par Arnaud pour qu'on se repousse prise, pour qu'on se connaisse dans ce monde dans lequel on se trouve. Et auprès de nos enfants, on a élevé cinq enfants. Il y a eu donc ce brassage vers une vie spirituelle qui prenait tout son sens et qui devenait de plus en plus essentiel pour mieux appréhender notre place dans l'univers. Et au bout d'une vingtaine d'années auprès d'Arnaud, il est devenu évident que par des signes, par des conversations, par des échanges, que je devais changer de voie. Pour faire des pas sur une voie dévotionnelle. Et donc je me suis trouvée dans une vie communautaire spirituelle auprès de Bill Orswick, qui était un maître qui venait des Etats-Unis, qui est parti en 2010. Et dans cette école, il y avait une des pratiques centrales, c'était notre manière de nous alimenter. L'alimentaire était, comme je disais tout à l'heure, fondamental pour que nous ayons un socle solide, efficace, et je parle du corps, mais le corps et l'esprit étant inséparables. Il a demandé qu'en pratique, que nous entreprenions de nous engager sur une voie au quotidien, en observer une alimentation simple, assez frugale, saine, pour pouvoir être un instrument le plus efficace. Et il y a un autre élément qui est essentiel, c'est que dans cette pratique-là, il nous a mené à comprendre et à sentir, et à observer, pas juste observer, mais pratiquer, notre relation à l'aliment que l'on cuisine. Et c'est là que les fonctions de la cuisine, même si j'ai toujours aimé cuisiner, il y a beaucoup d'affinités pour moi, de pratiquer la cuisine saine, là, ça prend une autre dimension auprès de lui. Comme dans beaucoup d'ashrams, la cuisine n'est pas faite par tout le monde. On ne peut pas juste rentrer et sortir par la cuisine. Il y a des personnes désignées pour cuisiner. Et je raconte juste, je fais une petite parenthèse, Arnaud avait raconté l'histoire une fois pendant un séjour en Inde. Il séjournait dans un ashram et il passe devant les cuisines et le cuisinier était dehors. Il avait l'air vraiment intériorisé et Arnaud lui demande ce qu'il se passait pour lui, pour lui demander s'il n'allait pas cuisiner ce jour-là. Il a répondu « si, je vais cuisiner, mais je ne peux pas rentrer dans la cuisine comme je suis maintenant. Je viens d'avoir un conflit avec quelqu'un et je ne peux pas rentrer dans la cuisine avec les émotions négatives qui sont en moi. » Et je trouve que c'est une magnifique illustration de ce qui est très important dans notre approche alimentaire, c'est de développer une conscience par rapport aux aliments vivants que nous utilisons. Il y a eu beaucoup d'études maintenant grâce aux techniques, la technologie, on sait que les plantes réagissent à quelqu'un qui rentre dans une pièce, les plantes vertes réagissent à une présence, tout ça se sait. Mais la même chose se produit avec les aliments qu'on utilise en cuisine et Lee ne faisait pas conscience de ça, que dans l'Ashram il s'agissait de cuisiner en conscience, en respect, en affinité avec ce vivant de chaque aliment. D'ailleurs tout récemment dans une conversation avec Cheikh Amour, elle nous a dit qu'il y a une carotte amal quand on la coute. Donc jusqu'où ça va dans notre manière délicate et sensible à nous nourrir et pourquoi ? Lorsqu'on pousse plus loin notre réflexion, c'est comme nous préparons dans une cuisine, on apporte à l'autre et l'autre le consomme et toute cette même énergie se poursuit chez l'autre. Il y a d'ailleurs un film qui a été fait, on le voit très bien, mais c'est surtout pour un film qui s'appelle « Like water to chocolate ». Il s'agit d'une situation où on voit très bien ce qui peut se produire chez l'autre si on est plein d'émotions, quelles qu'elles soient, au moment de cuisiner les repas. Donc à la fin du livre, j'ai eu l'immense privilège de cuisiner avec lui, en sa présence. Il s'agissait de développer cette sensibilité et surtout cette acuité, cette conscience, dans des circonstances qui n'étaient pas toujours faciles. C'était une école de travail où le maître nous mettait beaucoup dans l'inconfort, dans le sacrifice de notre confort. Une fois, il m'était demandé, il y avait des occasions comme des célébrations pour le gourou, pour l'anniversaire du gourou, en cuisiner pour beaucoup de monde. Et il m'a demandé de faire un plat que je n'avais jamais vu cuisiner, un plat indien. Il s'agit de faire fermenter du riz, faire des petits gâteaux, les faire à la vapeur. Et non seulement aborder une recette pour 90 personnes, seule dans la cuisine, une recette que je ne connaissais pas, mais cette recette allait être utilisée pour le petit-déjeuner, et le petit-déjeuner était prévu à 7h du matin. 90 personnes allaient arriver, ça ne pouvait pas être préparé à l'avance, il fallait se lever à 1h du matin et se trouver dans la cuisine toute seule, avec des ustensiles qu'on n'avait jamais utilisées, et réussir le plat. Et alors, vous pouvez imaginer la situation intérieure aussi. Il s'agissait d'accueillir l'inconfort, le manque de sommeil, la frustration, l'inconnu. Et aussi être conscient de comment on se comportait à l'égard des aliments. Donc il y avait un univers fantastique de pratiques à observer, juste pour l'anecdote. Et donc dans cette école de lit, comme dans les écoles spirituelles en général, il était question de faire vraiment, d'être extrêmement vigilant à l'égard des aliments. Et suite à ces expériences, nous avons arrêté notre métier ici, après 30 années. Ensuite Jean-Pierre a été appelé à travailler dans le centre spirituel d'Arnaud Desjardins, qui s'appelle Autubie. Et je suis restée une année sans le suivre. Et au bout d'une année, Arnaud Desjardins m'a demandé si je voulais bien prendre la charge des cuisines d'Autubie. Et ça m'a dépassé complètement, mais comment dire, non. J'ai dit oui, et j'ai fait des pas vers une expérience où je ne savais même pas si j'allais en être capable. Et un peu comme aujourd'hui. Et j'ai accueilli ça comme plus qu'un honneur, mais comme une opportunité de rendre grâce à tout ce que j'avais reçu auparavant. Et être au service du plus grand, et être au service de l'autre de manière de toute évidence spirituelle, au cœur d'un centre tel que celui-là. Et toute cette expérience a pris sens du parcours dans la macrobiotique, du parcours auprès de l'île d'Azurich. Et tout ce que je peux dire, c'est que l'alimentaire est vraiment un véhicule tellement subtil de ce qui nous relie à la nature et à l'univers. Je ne saurais pas vraiment donner des mots, mais pour moi c'est une certitude très profonde. Et surtout lorsqu'on considère que le prophète parle de la manière de s'alimenter, comment s'alimenter. Chez Ranour, on parle dans l'épreuve de l'amour, de la nécessité de veiller à ce que nous mangeons peu. Et pourquoi ? C'est pour donner tous les éléments nécessaires pour nous soutenir dans notre cheminement spirituel vers Dieu. Et je vais terminer là. Et en vous remerciant, le parcours n'est pas fini, loin de là. Mais j'espère que vous avez pu voir le lien, je ne sais pas si ça a été assez explicite, si ça a épandu, je ne sais pas. Mais voilà, pour le parcours partagé, je vous remercie beaucoup. Merci infiniment Chyenne Bouyou, merci pour ce partage très inspirant. Alors nous avons des questions. Une première question sur concrètement, durant ce temps de ramadan, comment s'alimenter pour vivre un moment de jeûne spirituel durant ce mois ? Donc comment s'alimenter à la fin du jeûne, au moment du coucher du soleil jusqu'à l'aube ? Comment organiser la prise alimentaire pour que ce jeûne puisse se nourrir de cette alimentation ? D'abord, même si on n'a pas parlé de glucides et de vitamines et d'éléments comme cela, il faut y prêter une grande attention à ce que nous mangeons soit équilibré. Il y a des aliments, il ne s'agit pas d'aller vers la quantité, à mon sens, c'est au contraire. Il s'agit de veiller à ce qui revient toujours dans la macroéthique, à un équilibre. Maintenant, si l'apport de légumes frais, de légumes de qualité est grand, on peut accompagner très concrètement ces aliments-là, de riz, de blé, de couscous, mais pas en grande quantité. Ce qui est important, on pourrait en parler vraiment très longuement, c'est comment on le mange, comment on le prépare et si on est présent en mangeant aussi. Cela compte beaucoup pendant le ramadan. À mon sens, ce n'est pas juste se remplir parce qu'on a faim, c'est rester dans l'énergie continue de cette abstinence quelque part. Mais juste se donner suffisamment pour ne pas avoir faim. Juste veiller sur la qualité pour ne pas être… En un mois, on pourrait manquer, si on ne fait pas attention, de certaines vitamines. Il y a des personnes qui ont besoin beaucoup de vitalité, alors pourquoi pas de la viande ou du poisson ? Mais là aussi, c'est difficile de répondre en quelques mots, mais je dirais plutôt de viande, ce qui soit bien équilibré, pas trop gras. J'aurais aimé avoir le temps de vous parler d'un film qui s'appelle Sugar Land, que je vous recommande, où on voit comment on devient un être humain dans tous ses aspects, parce qu'il ne mange pas sainement. C'est tout ce que je dis pour le moment. Et là, du moment où on fait attention à ne pas introduire trop de gras, trop de sucre, qui nous galordissent, qui nous volent de l'énergie. Le sucre, par exemple, nous vole de l'énergie et nous brouille aussi l'esprit. Avec la pratique, on s'en aperçoit. Et je conseillerais de ne pas manger trop de sucre. Si cette qualité qui apparaît dans le mois de Ramadan, si on veut qu'elle dure, qu'elle nous inspire plus profondément chaque jour, notre alimentation a besoin d'être très… on a besoin de porter beaucoup de précautions. Sans être crispé, sans… pas anxieux, mais vraiment… parce que l'essentiel dans le mois de Ramadan, c'est parce qu'on est tourné vers Dieu. Est-ce que ça va ? Oui, merci beaucoup. Effectivement, c'était très intéressant. Écoutez, vous nous avez donné envie d'en savoir un peu plus sur le film que vous venez de mentionner, parce que c'est éminemment concret et en relation directe avec le thème d'aujourd'hui. Donc, si vous voulez bien développer un peu le contenu de ce film. Alors, c'est très percutant, ce film. Il s'agit d'un homme marié qui est parti vivre à la campagne avec sa petite fille, enfin, sa petite famille. Pourquoi ? Parce qu'ils sont conscients de la nécessité de manger sainement, de vivre une vie où l'air est propre, où la terre n'est pas abîmée, où les eaux sont propres. Donc, il crée cet univers avec un grand jardin potager et ça lui vient de consulter des spécialistes. Je ne vais pas nommer tous les types de spécialistes pour qu'on lui fasse des examens sanguins, pour qu'on regarde l'état de son cœur, l'état de son cerveau, son état physique général. Et il fait ça dans le but d'écarter tous les éléments de sa vie équilibrés et sains pour faire une expérience avec non seulement le sucre, beaucoup de sucre, mais de s'alimenter uniquement avec ce qu'il trouve sur les rayons du supermarché. C'est-à-dire que des aliments dans des paquets, pré-préparés, des boissons, je ne dirai pas des noms parce que ce n'est pas correct, des boissons sucrées effervescentes, pleines de sucre, le chocolat, les biscuits, tout ce que nous pouvons imaginer comme alimentation dont on a l'habitude dans notre quotidien. Il ne se nourrit que de ça et en quantité, quand il veut, comme il veut, il se sacrifie. Et pour avoir l'expérience des effets sur un organisme, sur l'état moral, sur le monde émotionnel, et en effet, il laisse des tablettes de chocolat sur la table, même les bouteilles de boisson gazeuse, c'est le mot que j'ai cherché, et donc il se donne vraiment entièrement à ça. Au bout de très peu de temps, il n'arrive pas à se lever le matin, il n'a pas de motivation, il se sent lourd, il n'a pas bien digéré, il est fatigué alors qu'il a dormi. C'est les premiers signes d'un changement. Il se sent lourd et manque d'énergie, même dans la journée, ce n'est pas juste au réveil, et il continue, il continue l'expérience. Et plus tard, il s'aperçoit qu'il est impatient avec son enfant, il perd patience, il ne tolère pas les choses qu'il tolérait avant, il ne tolère plus. Il est très irritable dans la relation avec sa femme, il est dans une inertie, il n'y a pas grand chose qui l'intéresse, il ne va même pas au jardin. Il est dans le fauteuil beaucoup, le canapé, a regardé la télé, a mangé du chocolat, et ça s'empire, vous pouvez imaginer, il gagne du poids, beaucoup de poids. Et il finit par être dans une vie de couple conflictuel. Je pense que sa femme a été très patiente, mais il a pu constater les effets néfastes, négatifs, et parfois pour certains irrémédiables, les causes de maladie. Après cette expérience, bien sûr, on a fait de nouveau des tests de sanguins, aussi on a bien vu que moralement, il n'était plus du tout intéressé par la vie, et j'ai trouvé ça vraiment très important pour nous, qui avons un intérêt central, vital, dans nos vies, de tenir compte de l'expérience de cet homme, et de nous surtout éviter à se trouver dans ces états, parce qu'on n'arrive pas, sans énergie, on n'arrive pas à cheminer. Est-ce que ce film a une fin heureuse néanmoins ? Je ne me souviens pas. Tu te souviens Jean-Pierre ? Oui, oui. Oui, me dit Jean-Pierre. Très bien dit. Oui, c'était vraiment en vue de faire une expérience, c'est sûr, de trois mois, mais voilà, très connu, très parlant. Oui, et justement, nous avons une personne qui s'intéresse à l'éducation des enfants, et qui dit, face aux défis sociétaux, afin de préserver nos valeurs alimentaires dans l'éducation de nos enfants, qui sont constamment influencés par la société de consommation, quels sont les conseils que vous pourriez donner, parce que c'est un vrai challenge à l'heure actuelle, d'éduquer à une bonne alimentation nos enfants. C'est très délicat. Nous avons nous-mêmes nos enfants, n'est-ce pas ? À table, très très souvent, je cuisine. Deux types de repas parce qu'il est arrivé un moment où il refusait de manger comme je proposais parce qu'il se sentait différent. On a un respect et une vigilance à apporter aux enfants. On peut tout leur expliquer mais par exemple je faisais très attention aux goûters qu'on donne aux enfants pour l'école mais un de nos fils échangeait ce que je lui donnais pour des chocs au BN parce qu'il voulait être comme les amis. Comme dans tout, être un modèle c'est important et souvent ils y reviennent plus tard. Ce que je peux constater chez nous en tout cas c'est que les enfants sont revenus à un équilibre après leurs propres expériences et leurs élans et puis écarté ce que veut maman aussi. Mais de ne jamais abandonner surtout, sans forcer, de mettre sur la table ce qui est convenable si on veut manger sainement, encourager à le manger mais on ne peut jamais forcer. Merci beaucoup. Une question à l'attention de celles et ceux qui souhaiteraient s'initier à une cuisine conçue selon des principes spirituels. On a bien compris que dans ce que vous nous avez expliqué, l'alimentation est étroitement liée à une développement de la conscience. Ce développement de la conscience principalement s'acquiert dans des centres spirituels ou auprès de personnes qui elles-mêmes ont acquis ce développement spirituel. Cela étant, selon vous, est-il possible de s'initier au principe d'une alimentation saine en dehors de tels centres ? Existe-t-il par exemple des lieux où on puisse pratiquer la cuisine macrobiotique ou en tout cas en apprendre les principes pour pouvoir les mettre en application dans la vie quotidienne ? Oui, il y a un lieu en France. Le lieu se trouve à Saint-Gaudens et a été fondé par un des premiers pratiquants enseignants de la macrobiotique en France. Je suis en train de chercher le nom du lieu, mais je ne me souviens pas du nom du lieu, mais c'est à Saint-Gaudens dans le Gers, qui est ouvert toute l'année et qui donne des cours de cuisine toute l'année. On y découvre tous les principes de la macrobiotique pour rester en bonne santé. Merci beaucoup. Je voulais vous communiquer un message qui nous vient suite à votre échange. Un grand merci pour nous avoir transmis avec délicatesse et conscience l'importance de nos liens profonds avec l'alimentation. C'est beau. Le sujet passionne et il y a une personne néanmoins qui nous dit comment parvenir à prendre goût à la cuisine quand nous prenons du plaisir à manger, mais pas du tout à cuisiner. Pour certaines personnes, moi la première, cela est une réelle épreuve. Parfois cela représente davantage une contrainte. On mange pour vivre, en quelque sorte. Qu'est-ce que vous pourriez répondre à cette personne qui n'aime pas cuisiner ? Je dirais juste comme ça, de regarder plus loin du pourquoi cuisiner. Bien sûr que dans nos vies actuelles, nous sommes souvent pressés. Les femmes qui travaillent n'ont pas le temps. Il faut avoir un goût pour passer du temps dans la cuisine, en plus de tout le reste qui peut paraître une pression. Cela peut être très simple de cuisiner aussi. On croit que c'est très compliqué, mais pas du tout. Il y a des gestes très simples, des cuissons très simples pour pouvoir mettre dans notre assiette quelque chose qui nous régale, parce qu'il s'agit aussi d'être régalé quand on mange. Le régal a plusieurs niveaux, mais je dirais que s'il s'agit de quelqu'un qui a un intérêt pour une vie en bonne santé et une vie de qualité au niveau spirituel, une démarche spirituelle, de faire l'effort. C'est vrai que c'est une rééducation, c'est vrai que c'est une discipline, au quiconque. Ce n'est pas comme ça. Il faut en être convaincu, et puis petit à petit, et pas du tout se mettre une pression de plus. Merci beaucoup. Il y a une personne qui nous a dit qu'elle avait fréquenté des femmes dans le monde musulman, dans le monde arabe, qui cuisinaient en chantant. Elles cuisinaient en chantant des poèmes soufis ou des prières. Et en chantant, il y avait des chansons liées à certains corps de métier, etc. Est-ce que vous-même avez-vous fait une expérience de ce type-là dans votre pratique de la cuisine ? Dans les ashrams, non. Ça a plutôt été un lieu de silence, parce que ce sont des lieux de pratique. C'est des lieux où il y a l'opportunité, contrairement souvent dans nos vies où on est dispersé, et c'est moins propice pour se recueillir, pour cuisiner. Mon expérience dans les centres spirituels, c'est que c'est un lieu de recueillement. C'est un lieu de profond silence, parce qu'on s'habitue à cuisiner avec une vigilance et avec une intention spécifique. En fait, une cuisine, c'est un lieu d'amour. Les idées qui relèvent de l'amour, je trouve que ça a sa place, d'amour avec un grand A. C'est vraiment un lieu d'amour, une cuisine. Et ce que j'ai connu c'est plutôt à travers le silence. Mais ici, sur place où nous sommes, ça nous arrive de chanter, en effet. Et chanter des chants d'adoration, ça ne peut qu'être bénéfique et faire vibrer les aliments que nous servons à table. Merci beaucoup. Merci pour ce témoignage. Encore une fois, merci. Écoutez, nous avons vraiment pu percevoir toute la belle intention spirituelle que vous mettez dans votre pratique et vous avez su nous la communiquer aujourd'hui. Et je suis sûre qu'on sera beaucoup plus vigilants, beaucoup plus attentionnés dans notre acte de manger et dans notre acte de nourrir les autres et pour justement une meilleure conscience spirituelle. Et puis, de ce fait, durant le mois de Ramadan, un jeûne plus centré, plus alimenté spirituellement. Et je ne sais pas si c'est vrai, mais vous nous a recommandé de laisser dans l'estomac une place, un tiers de l'estomac pour la nourriture, un autre tiers pour la boisson, un autre tiers pour l'air. Est-ce que c'est quelque chose que l'on retrouve en macrobiotique, cet équilibrage de ces différents éléments dans le corps humain ? Oui, oui, oui, tout à fait. Ce n'est pas dit de la même manière, mais c'est vrai qu'il est vraiment conseillé de faire attention à la quantité. C'est plutôt dans la présence à ce que nous faisons, plus que dire la place pour l'air, la place pour l'eau. On ne boit pas pendant qu'on mange dans la macrobiotique normalement. Maintenant, il y a des questions que chacun trouve son équilibre. C'est une question de relation à chacun, à l'ensemble de notre vie. Et si ça vous convient de faire attention à ces éléments-là, et que vous ressentez le bénéfice, c'est tout à fait juste d'y mettre son attention. Je ne sais pas si j'ai bien répondu. Si, tout à fait. Merci beaucoup, merci beaucoup. Nous allons pouvoir clore cette rencontre. Les messages de reconnaissance et de remerciements sont nombreux, et toute l'équipe Conscience Soufflé vous remercie pour avoir répondu à notre attente, à nos questions aussi généreusement. Merci Jeanne Bouilloux, et nous vous souhaitons à vous et à tous autour de vous une très bonne continuation durant ce mois de Ramadan. Et nous souhaitons également, Conscience Soufflé souhaite également ceci à tous ces auditeurs qui nous accompagnent depuis si longtemps. Nous vous attend la semaine prochaine, dimanche prochain à 16h pour la continuité du cycle Ramadan sur l'écologie avec comme thème « Le souffle divin traverse le monde » avec Omero Marondioupéria. Donc, on vous remercie encore pour votre présence aujourd'hui et on se retrouve très bientôt Inch'Allah. Et merci encore Madame Gouhiou pour votre présence aujourd'hui et pour tout ce que vous nous avez partagé. Ça va vraiment nous être utile, en tout cas pour moi personnellement, pour poursuivre ce mois de Ramadan. Merci encore. Merci à vous. Je vous souhaite un joyeux Ramadan. Béni. Merci. Merci. De votre côté, merci.
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Transcription de l'Entretien
Transcription de l'entretien avec Siân Bouyou
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Je vous parle aujourd'hui, d'autant plus qu'il s'agit du parcours, la continuité du parcours qui est entrepris depuis maintenant un certain nombre d'années. Et ce parcours met en conduit à rejoindre la voie Mevlevi. Aujourd'hui, nous allons aborder la vie des cuisines Mevlevi. Les informations que j'ai pu réunir pour vous sont profondément intéressantes. C'est surtout une histoire. Ça appartient à l'histoire plutôt que l'actualité présente. De nos jours, ça se passe sous des formes un peu différentes si ce n'est que l'essentiel est toujours vivant dans la cuisine d'une dergahe. Deuxièmement, nous parlerons de la pratique au quotidien. Les changements que nous sommes appelés à apporter dans notre quotidien afin d'optimiser à la fois notre état de santé physique et notre santé de l'esprit. Quels sont les changements vraiment importants à apporter au quotidien parce que nous sommes face à des habitudes, des coutumes, des démarches alimentaires qui ne sont pas forcément un soutien pour nous à plusieurs points de vue. On abordera ça après notre regard et notre visite des cuisines Mevlevi. Et troisièmement, c'est pour moi vraiment un grand honneur de pouvoir partager avec vous des lectures venant du Matawi. Hassrati Mevlana lui-même a parlé beaucoup de l'importance de manger peu. Et aussi notre prophète, sur lui, en parle dans le Coran. Et il me semble que tout notre parcours jusqu'ici, dont le fil central c'est la nutrition reliée à l'écologie et quelle est la place de la spiritualité dans ces thèmes, nous allons pouvoir terminer notre partage avec le regard de sagesse profonde et vitale pour notre démarche spirituelle. Mais si vous me permettez, je vais avant tout vous remercier à Conscience Soufi, tous, pour cette occasion. Et sans oublier une sœur de la Voix qui, sans elle, je n'aurais pas pu vous apporter la version française de la dernière conférence de Nourodja qui a eu lieu à Istanbul au tout début du Ramadan. C'est grâce à cette sœur que nous avons la joie de pouvoir partager avec vous aujourd'hui. Voilà. Donc, la cuisine Mevlevi, c'est à la fois le lieu même, le lieu très concret, le lieu matériel, c'est un lieu de pratique intense et c'est un lieu où on consacre énormément d'attention à l'aliment lui-même. Jusque là, dans le partage au préalable, la dernière fois je vous ai parlé des cuisines dans les ashrams en Inde et vous allez tout de suite voir des parallèles, si ce n'est que la cuisine, la particularité d'une cuisine Mevlevi, c'est là où le novice, l'aspirant même, derviche, va faire ses premiers pas. C'est dans la cuisine même. Et si vous voulez, on peut dire que cette voie, cette partie de la voie dans la cuisine Mevlevi, c'est là où l'âme elle-même est cuisinée. Il y a une phrase de trois mots, tout simplement, où il est dit « j'ai été cru, j'ai été rôti et je suis cuit ». Et cette image en fait fait allusion à l'érosion, à l'effacement de l'ego, de nefs. On va le voir un petit peu plus clairement en cheminant ensemble. Donc les cuisines Mevlevi à l'époque avaient des grandes cheminées où on mettait des chaudrons. Et donc comme on disait, ce lieu était à la fois consacré à la cuisine elle-même, à la préparation des repas pour la dergah, mais c'était aussi son école, son école qui était consacrée au développement spirituel et à la socialisation des êtres qui s'y trouvaient. Parce que la cuisine Mevlevi est considérée comme le cœur même de la dergah. Et celui qui est responsable des cuisines est lui-même le dervish le plus avancé de toute la dergah. Donc les rôles ne se confondent pas, sont très clairs et très respectifs bien sûr. Donc c'est à partir de ce lieu que les dervishes deviennent eux-mêmes cuisiniers. Je trouve une très très belle image. Donc ils arrivent crus, ils cuisent, ils sont chauffés par les épreuves et par les activités et par le service qui leur est demandé sans relâche. Et ils terminent cuits, c'est-à-dire qu'ils se trouvent au bout de leur chemin, guidés, accompagnés. Ils se trouvent dans un état sans égo, Inch'Allah, et deviennent un instrument de Dieu. C'est à la fois aussi un service à la société que la voie Mevlevi. Parce que comme on le sait tous, on n'est pas appelé à vivre tout le temps dans une dergah. Nous sommes appelés à avoir un rôle à accomplir dans le monde. Mais c'est au sein de la dergah, au sein d'une cuisine autrefois, que l'on se préparait pour ses fonctions, pour nos fonctions dans le monde. Donc sur la voie Mevlevi, le service est considéré comme un honneur. C'est considéré même comme un don de Dieu, par lequel le dervish travaille sur le polissage du cœur. Sans le service et ses exigences, ça ne serait pas un élément primordial. Celui qui aspirait dans l'éducation spirituelle, historiquement, celui qui aspirait à devenir d'ici, dervish, il se présentait à la Mevlevi Hani, comme ça s'appelait en Turquie, dergah, après beaucoup de précautions, parce qu'on vérifiait surtout le sérieux de sa demande. Et donc il était conduit, ce qui était appelé, et il est toujours, dans les nobles cuisines. Ce n'était pas simplement une cuisine, c'était les nobles cuisines. Et ça montre le caractère sacré et respectable de ces lieux. Et ce qui est toujours le cas dans les cuisines, dans les lieux spirituels, où la pratique est sérieuse et menée sur de longues années. Donc l'aspirant est accueilli par le, je ne vais pas le prononcer, par le HDD, et c'est donc, comme on disait, c'est un des dervishes spirituellement avancés, qui est responsable des cuisines. Donc pour devenir un dervish, un aspirant devait passer par une épreuve, qui est le service. Et cette épreuve durait mille et un jours. Et au préalable, il est donc, le dervish est pris en main par le responsable des cuisines. Qui le prend et qui lui explique les difficultés qui sont rencontrées. Il parle d'abord des difficultés. Les difficultés rencontrées sur cette voie. Il tente même, à ses tout débuts, de le dissuader. Et en fait, c'est un test pour voir à quel point le dervish est déterminé pour poursuivre son chemin. Mais en tout premier lieu, il est conduit dans un coin de la cuisine, un tout petit coin de la cuisine, à gauche de la porte d'entrée, où on lui pose une peau de mouton. Et il lui est demandé de rester là, sans bouger, pendant trois jours. Et le but de cette démarche de trois jours, c'est pour qu'il puisse observer toutes les activités, tous les comportements, tous les besoins, toutes les nécessités du lieu. Il lui est demandé de réfléchir, d'observer et de fonder sa décision sur une expérience concrète. Et réciproquement, le responsable des cuisines est aussi en mesure d'évaluer ses capacités. Parce que lui aussi observe l'aspirant à s'intégrer dans une vie de dervish. Et pendant ces trois jours, personne n'a le droit de lui adresser la parole. Il reste silencieusement agenouillé, sauf sur la peau de mouton. On lui demande de courber la tête. Déjà un signe d'humilité, d'arriver dans une posture d'humilité, face à ce monde de service et de dévouement à Dieu. Et il mange ce qu'on lui donne, et même il prie et dort au même endroit. Donc à l'issue de ces trois jours, à la fois le responsable des cuisines et l'aspirant dervish se prononcent, tous les deux. Et dans le cas où ils étaient tous les deux d'accord pour la poursuite de cette aventure, l'aspirant était initié. Et il était initié dans les cuisines. Donc c'est comme ça que le dervish intégrait la voix. Et il était confié au bon soin du responsable de la cuisine, le dédé, pour travailler dans les cuisines. Donc il commence sa démarche spirituelle de transformation et d'orientation vers Dieu, dans cette posture de servir à la communauté. Toute son éducation se passe comme ça. Il va servir la communauté. Et donc cette période de mille et un jours démarre pour le nouveau venu. Et il doit pendant cette période réaliser dix-huit tâches. Et ces dix-huit tâches sont effectuées auprès du gardien des chaudrons et le maître du service. Donc il veillait à toute la diversité des services que ce nouveau dervish, ce nouveau venu, devait accomplir. Et donc il se trouve au service de tous. Et parmi ces tâches, il y avait laver la vaisselle, préparer les lits, servir à table, allumer les cierges, faire le ménage, laver le linge, nettoyer les toilettes, porter et apporter des bois comme le bois pour le feu, faire des allées-venues interminables à toute heure du jour ou de la nuit. Et il subissait beaucoup de tests. En exposant toutes ses erreurs et en mettant à l'épreuve sa patience, son courage et son comportement. Donc les dix-huit jours et les dix-huit activités accomplies, il reçoit de nouveau des ordres très stricts. Et les ordres devaient être reçus avec équanimité, avec bonne volonté, avec humilité. Et s'il ne réussit pas à ce moment-là, après tous ces jours de tests, on peut dire, d'épreuves, tout simplement pendant la nuit, quand il dormait, le responsable du cuisine, le dédé du cuisine, venait placer ses chaussures à la porte en direction de la sortie. Et il était alors convenu qu'il quitte la dergah à la première lueur du jour, sans penser à plus jamais revenir. Et il lui était demandé de partir même sans protester. Par contre, s'il avait atteint ce qu'il lui avait été demandé, et que les autres dervishes aussi sentaient qu'il était à la hauteur, ils avertissaient le gardien des chaudons, qui l'envoyait ensuite au responsable, c'est-à-dire vraiment celui le plus avancé spirituellement, des cuisines. Et c'est là que, dans la cuisine, on investit le novice d'une petite coiffe, et on le bénit, on lui place sur la tête, et il met un habit de dervish, et il quitte ses vêtements personnels. Et à une semaine de la fin des tests et des épreuves, s'il a tout traversé avec succès, il est envoyé au maître des cérémonies. Et ce maître-là est responsable de l'administration de la dergah, et tous les dervishes sont conviés pour célébrer sa réussite. Et à cette occasion, il est baigné même dans les cuisines, le nouveau venu, et une cérémonie est accomplie dans les cuisines, et on lui met la robe de dervish que l'on connaît, la grande robe, plus la sipé, qui est la coiffe que vous connaissez des dervishes, en hauteur, comme ça. Et là, il effectue ses premiers pas en tant que dervish initié, pour une vie de service. Voilà pour le portrait d'une vie dans les cuisines d'une dergah négligée. C'est très important de dire que de nos jours, dans une dergah, le comportement dans les cuisines, le service autour de la nourriture servie, est effectué avec autant de rigueur. Peut-être pas toutes les formes que nous venons de citer sont en place, mais en tout cas, ce qui est très important de savoir, c'est que ces cuisines sont aussi un lieu de pratique intense sur soi, un lieu de pratique de vigilance et de précaution et de soin par rapport aux aliments, par rapport à la manière de servir ces aliments, et de présence autour de la table au moment où le repas est servi. Et maintenant, l'idée c'est de venir nous retrouver nous, entre nous, dans notre quotidien, par rapport à notre pratique au niveau de la nutrition, au niveau de notre façon de nous alimenter. Là, comme on se trouve en période de Ramadan, on est mis face à nos habitudes, nos désirs par rapport aux aliments, comment on se comporte dans ce domaine, comment on est mené, comment on est attiré, comment on est frustré, et aussi notre élan pour accomplir le sens et pratiquer le sens profond du Ramadan. On sait que nous sommes face à nos coutumes, à nos habitudes, et nos habitudes sont vraiment très très difficiles à changer, nos réflexes par rapport à la faim, quand on a faim quelquefois ça nous fait peur, on peut dire qu'on va être plus faible, on ne va pas y arriver avec tout ce qu'on a à faire, et puis arriver le moment de manger, on sent qu'on doit beaucoup manger pour compenser la sensation de faim que nous avons eue. Ça ce sont des choses qui peuvent nous arriver et qui nous arrivent régulièrement. Mais on va s'écarter un petit peu de ce tableau, de cet univers de pratique qui concerne le Ramadan, juste pour regarder notre quotidien sur l'année. Parce que ce qui est important pour nous, en tant que cheminants spirituels, qui sont une voie menant vers Dieu, c'est d'être conscient et vigilant au quotidien, toute l'année. Pourquoi ? Pour que l'instrument qu'est notre corps, je crois que j'en ai parlé la dernière fois, c'est que plus nous faisons en sorte que notre corps est performant, qui est plein de vitalité, d'énergie, de motivation, plus nous sommes aptes à nous focaliser avec plus d'efficacité sur notre pratique spirituelle. Et le lien n'est pas si évident, mais on peut regarder ensemble à mesure qu'on avance. Nous allons voir d'abord la cuisine comme lieu. Bien sûr, on ne va pas avoir une cuisine comme dans une berga, chez nous. Par contre, il y a des gestes vraiment très simples à amener, pour nous aider, pour être un soutien pour nous, à la fois dans notre pratique de préparation des aliments, c'est d'aborder la préparation avec soin, aborder notre cuisine comme un lieu où nous avons des gestes qui sont sacrés. Nous exécutons vraiment des gestes sacrés par rapport à nos aliments. Et c'est un entraînement, ça ne va pas venir du jour au lendemain, c'est un vrai entraînement que de créer dans notre lieu. Quand on entre, on est sensibilisé par le lieu, comme étant un lieu qui nous est propice et favorable à notre conscience, de pourquoi nous y sommes, pourquoi on s'y trouve et ce que nous y faisons. Donc comme lieu, ça c'est vraiment un lieu de pratique, la cuisine, qui est évident quand on a côtoyé des cuisines de Dachshund et de Derga, est souvent très encouragée par le maître, parce que dans toutes les écoles, l'alimentation, on met un grand accent sur l'alimentation, sur la qualité. Et on ne peut que parler du vivant. On va arriver à la cuisine dans le sens des aliments. Qu'est-ce que nous allons choisir comme aliments maintenant pour permettre à l'organisme de se rétablir, de maintenir un équilibre et de fournir l'énergie de manière continue, qu'on ne se trouve pas lourdit après un repas, qu'on ne se trouve pas endormi après un repas, qu'on se trouve plutôt énergisé. Et on a un grand champ d'action possible. Mais ce qu'on doit constater, ce qui est important, c'est qu'on manque d'éducation, et on a pris des habitudes. Et ce qu'on fait peu à peu, c'est se rééduquer par rapport à l'alimentaire et notre connexion à notre voie spirituelle et à la nature elle-même. Et donc, c'est essentiel qu'on choisisse, que notre choix d'aliments soit juste. Je peux vous montrer, je vous citerai à la fin un livre que je vous recommande, c'est le seul que je recommande à ceux qui souhaitent modifier des habitudes au quotidien. C'est vraiment un livre qui nous apprend l'amour et le respect de ce que nous mangeons. C'est dans l'univers de l'alimentation macrobiotique dont je vous ai parlé. C'est directement lié à l'écologie. Et c'est vraiment, à mon sens, puisque je pratique depuis maintenant de longues années, la meilleure réponse actuelle pour, si on souhaite, changer ses habitudes alimentaires. L'auteur nous entraîne, c'est un grand pratiquant depuis très longtemps aussi, à amener des changements progressifs. C'est très respectueux parce qu'il n'y a vraiment pas de quoi s'appeler. Et puis si on prend des résolutions, très souvent il y a le retour au baton et que ça ne reste pas en place. Mais ce livre est vraiment une grande aide. Et puis très agréable. Et tout en mettant en avant les vertus des aliments naturels à utiliser. Et l'encouragement aussi dans ce livre à manger peu. Donc il s'agit en fait d'essayer d'appréhender quels sont nos besoins réels. Pas nos besoins émotifs, pas les besoins de notre ego pour compenser. Mais quels sont nos besoins réels. Et dans le but d'alléger notre alimentation et d'optimiser vraiment notre capacité à pratiquer autant dans notre quotidien pour être en forme que dans notre tête spirituelle. Et tout à l'heure, tout l'exposé de Noubodja va nous aiguiller, va nous guider. En fait c'est beaucoup plus que du bon sens. Puisque changer de nourriture c'est vraiment s'orienter spirituellement. Et c'est pour ça qu'il y a le bon sens à première vue, mais ça nous amène très loin. Inch'Allah on verra ensemble. Donc on sait maintenant que si notre alimentation est alourdie de sucre et de nourriture industrielle, de gras, de beaucoup de viande, on sait que notre esprit et notre corps sont pesés. Et on a moins d'entrain et moins de motivation. C'est le film, si jamais vous avez l'occasion de le voir, Sugar Land, nous montre que c'est clair et net. Mais on peut changer tout ça dans la bonne humeur. Et donc on fait un constat honnête de nos habitudes, de nos réflexes par rapport à la nourriture. La nourriture prend beaucoup de place dans nos vies. Et même si la nourriture prend une place importante dans les relations aux autres, c'est un signe de générosité, on peut être généreux, on peut être hospitalier, on ouvre notre porte et on invite et la nourriture abonde. Et c'est très juste, mais c'est à nous de déguiser notre vigilance, notre intelligence même, par rapport à ce qui nous est le plus important. Et sans repousser quiconque, sans mettre des barrières, sans exclure, c'est à nous de naviguer avec beaucoup d'intelligence et de souplesse. Dans ce monde social. Et puis prendre plaisir aussi. Ce que nous pouvons dire c'est que nous allons nous investir dans l'art de vivre. Et la vie spirituelle c'est un art de vivre. Et ce qui s'insère dans notre vie spirituelle, c'est cet art de vivre en relation à notre alimentation, qui nous est demandé. Parce qu'encore on peut dire ce qu'on peut constater autour de nous, c'est que de longues années d'alimentation, on peut dire qu'il nous amène à vivre hors-sol, parce que ça nous éloigne de la nature, de longues années de surabondance alimentaire, si on peut dire, nous amène à la maladie. On peut vraiment le constater. Nous pouvons constater une croissance au niveau des maladies cardio-vasculaires, de diabète, d'accidents cérébraux, même à l'époque de Vassales et Mevlana, ils en parlaient déjà, que de manger trop amenait à la maladie. On le verra tout à l'heure. Et fatigue beaucoup l'organisme. Donc comment nous élever ? On peut commencer juste par préférer, préférer, même peut-être vider nos placards, je ne sais pas jusqu'à quel point nous devons faire des changements, mais sans être, n'allons pas dans les extrêmes pour autant, mais parfois il s'agit de ça, très honnêtement, mais c'est vraiment nécessaire de préférer les aliments qui viennent directement de la terre dans notre assiette. Donc préférer les légumes, les céréales, les légumineuses, les fruits, les légumes cuits à la vapeur plutôt que fruits, éviter beaucoup de gras, beaucoup de sucre, et puis faire les courses les yeux ouverts, pas juste partir dans les rayons, remplir notre panier, mais faire les courses vraiment les yeux ouverts. Et puis manger moins et masticer plus. Tout ça c'est des pratiques à introduire peu à peu. Prendre le temps de réaliser que ce que nous faisons est un acte sacré, parce que c'est comme ça que nous sommes en vie aussi, par le don de Dieu, mais Dieu aussi nous a donné le poids, nous a alimenté pour aller vers lui. On ne peut pas écarter cette notion. Et donc il y a une pratique, en fait j'ai réalisé en préparant le partage d'aujourd'hui, que ça fait très longtemps que je réalise que manger moins, les bénéfices de manger moins, parce que quand on mange moins, il s'agit d'être conscient, sinon si c'est mécanique on se remplit parce qu'on a plaisir, parce que ça abonde, on a un choix énorme de possibilités, surtout de nos jours maintenant, même dans la rue on peut se prendre quelque chose et manger en marchant. C'est vraiment une pratique, comme toutes nos pratiques rituelles, c'est progressivement à devenir de plus en plus conscient du pourquoi, du pourquoi, du pourquoi, et ressentir, devenir de plus en plus sensible aux effets que ça nous procure. Et c'est très pratique dans l'alimentation, c'est donc de manger moins, de faire cela consciemment, d'avoir préparé consciemment ce que nous avons choisi de mettre dans notre assiette, savoir s'arrêter avant de se sentir rempli, et ça, ça va à l'encontre de toutes nos habitudes. Donc c'est un challenge, et il faut un peu de courage, mais du moment où on sait pourquoi on le fait, on persévère dans nos habitudes, c'est comme quand on rencontre une voie spirituelle et qu'il y a des pratiques à mettre en place, on ne peut pas tout faire tout de suite, mais on peut s'orienter et se décider, et de rester dans l'intention, et c'est ce qui est vital dans nos pratiques alimentaires. Et donc la pratique de base, pour y revenir, c'est de, je suis consciente de ce que je mange et comment je mange. C'est la base. Et quand on entreprend cette pratique-là, c'est comme si on montait dans une fusée vers des changements transformateurs, parce que vraiment ces transformateurs, de toutes les années de formation que j'ai pu faire dans le monde, dans l'école macrobiotique que j'ai fréquentée, j'ai vu des choses vraiment très étonnantes. En écartant certains aliments et la quantité, et en introduisant différentes puissances, et différentes quantités, et différentes combinaisons alimentaires, j'ai vu des personnes vraiment se relever de surpoids, sans se dire que je dois me rire, je dois me rire, je veux me sentir mieux, je veux me sentir plus active, plus performant à tous les niveaux, que ce soit au niveau intellectuel ou physique, et j'ai pu constater même des guérisons, ce n'est pas le lieu ou le moment pour décrire, mais de certaines maladies, simplement en réduisant et en devenant les quantités, en changeant et en faisant de cet univers un monde conscient. Et voilà, ça devient, comme je disais, comme un art de vivre, c'est une forme d'art. Les grands peintres n'ont pas accompli leur peinture en 24 heures, donc comme ça nous on met notre touche là, on met notre touche à tel domaine, tel endroit, là où on peut, là où on sent que ça nous est possible, parce que sinon il y a un retour de bâti, et peu à peu on crée un art de vivre qui est plutôt joyeux et satisfaisant que frustrant, je peux vraiment témoigner. Et nous irons encore plus loin avec nos projets. Donc, quand on commence à voir ce qui contribue à notre santé, et quand on devient convaincu, ça devient un support dans tous les domaines de notre existence, et ça peut être déstabilisant au début, ça il faut reconnaître. Mais peu à peu on constate tout ce qui est transformateur dans ces changements. Donc ce que je conseille c'est vraiment d'entreprendre avec beaucoup de patience et de douceur, autant de douceur qu'il est nécessaire à chacun, mais c'est vraiment la réalisation d'une grandeur, et qui sera beaucoup plus évident ensuite quand Nobuja va nous accompagner. Donc, ce que j'ai envie d'ajouter c'est que là, nos dons de sensibilité, de perception s'affinent aussi. Voilà, il y a quelque chose marqué ici que je pourrais partager aussi, c'est que c'est très simple comme exemple. Très souvent dans le monde actuel c'est le foie, c'est le foie qui est vraiment gorgé, saturé. Le foie a une importance primordiale dans notre système digestif, sans en moindrir le reste, mais il est constamment surmené, constamment. Et très souvent quand on entreprend le ramadan, on a mal à la tête, on a des coups de fatigue, on titube un peu, c'est mon cas. Les réactions physiques peuvent être comme ça, mais c'est un très bon signe en fait, parce que le foie, on est en train de donner l'opportunité au foie d'éliminer, de s'alléger, en fait il élimine des poisons parce que nous mangeons très souvent des aliments qui ne sont pas propres. Mais voilà, mis à part ces inconvénients physiques, les réactions qu'on peut ressentir, c'est vraiment important de regarder comme quelque chose d'essentiel, parce qu'une fois le foie nettoyé, il y a comme une alchimie qui se produit, c'est vérifié, je ne vous parle pas juste comme ça par fantaisie, c'est qu'on peut percevoir une certaine stabilité qui se met en place, et même une stabilité comme une tranquillité intérieure, et même un sentiment de plaisir qui grandit à manger moins, à jeûner. Et souvent, par expérience, à la fin du ramadan par exemple, on n'a pas envie d'arrêter à un certain niveau. Il y a bien sûr la reliance dont on peut avoir l'expérience, mais vraiment au niveau corporel de notre corps, il y a un bien-être qu'on ne connaît pas forcément dans notre quotidien. Et donc c'est un système au niveau digestif qui prenne des habitudes pendant le ramadan, c'est des systèmes qui prennent des habitudes beaucoup plus heureuses que le reste de l'année où nous avons tendance à retourner à nos habitudes anciennes, plutôt que de rester appuyé sur ces expériences fondamentales de peu manger. Et donc je ne peux que recommander à tout le monde de pratiquer cet art de vivre, et de prendre conscience déjà, d'ores et déjà pendant le ramadan, des bienfaits à ce niveau-là, que l'organisme lui donne une opportunité extraordinaire. Et c'est très étonnant même, ce que l'organisme produit pendant cette occasion qu'on lui offre, de se libérer d'un encombrement, de difficultés qui proviennent à cause de notre alimentation. Voilà, donc je vous recommande le livre, je l'ai en anglais. En français, il s'appelle « La nouvelle macro-biotique » et c'est écrit par Simon G. Brown, B-R-O-W-N. J'espère que c'est le bon moment de vous partager ça, mais vous verrez, c'est vraiment extraordinaire, et très respectueux, et très présable, si on veut amener des changements dans notre quotidien. Je pense pas vraiment nécessaire de dénumérer des aliments. On sait tous que c'est qu'un légume frais. Le but c'est d'aller vers un cuisson légère, plus légère que des pommes de terre frites, ou des purées de pommes de terre à tous les repas. Favoriser des légumes cuits à vapeur, ou légèrement cuits à l'eau, très légèrement, pas trop cuits. Et là où on peut aller vers des légumes qui sont vraiment directs du producteur, si on peut pas, c'est pas non plus. La seule chose, c'est que les légumes sont extrêmement traités de nos jours, si on tient compte au niveau écologique. C'est de veiller à bien les nettoyer, même les faire chanter un peu, et veiller à la qualité de l'eau qu'on boit, et puis refaire son éducation dans ce domaine. Voilà, donc maintenant pour ce qui est à mon sens la trame de fond de cette démarche pour l'expérience d'une vie grandeur nature, ce qui est évident, c'est que la trame de fond, c'est ce qui nous est apporté par la voie spirituelle. Et, bismillah, ce qui va suivre vient essentiellement de la dernière conférence de Novojam qu'elle a faite à Istanbul au tout début du ramadan, où elle examine et elle approfondit et elle apporte des éléments qui viennent d'Azrat-i Mevlana et de notre prophète, pays sur l'île. Il n'y a pas plus convaincant. Je voudrais commencer par un rubaih d'Azrat-i Mevlana, et c'est au sujet du jeûne. Et nous verrons tout de suite le rapport avec tout ce que nous avons dit jusqu'ici. Je vais lire parce que c'est… « Toi, tu n'es pas venu dans ce monde uniquement pour nourrir les vers avec ton corps dans la tombe. Le jeûne nettoie l'âme comme un tamis. Il révèle les miettes d'or cachées dans l'âme. Il enlève le voile entre Dieu Tout-Puissant et l'homme. Le jeûne rend l'homme si brillant qu'il éclaire même l'étoile dessus l'âme. » C'est une petite étoile. « Le jeûne est une pierre de touche qui distingue un homme bon d'un homme mauvais. Ne dites pas comment cela peut-il se produire, parce qu'il vient d'Allah Tout-Puissant dont la sagesse n'est pas remise en question. En fait, le jeûne est un repas spirituel venant d'au-delà des cieux. Le jeûne est une table céleste. Le jeûne est le plus grand honneur qu'Allah Tout-Puissant fait à ses serviteurs. En jeûnant, vous avez été purifiés de vos péchés, vous êtes devenus plus légers, vous êtes devenus très bons. Si tu jeûnes correctement pendant le ramadan, on fera de l'or avec la terre de ton corps. Ils écraseront ton existence mortelle comme une pierre et en tireront du col dans ton ciel. Chaque morceau de nourriture que tu manges à l'heure de l'iftar devient une perle de spiritualité. Puisque tu es patient en ne mangeant et en ne buvant pas, en ne disant pas de mauvaises paroles et en ne commettant pas de mauvaises actions pendant le ramadan, la patience ouvre l'œil de ton cœur et augmente ta vision spirituelle. Le jeûne est un appel à un repas invisible et caché au nom des cieux. La personne qui est patiente dans le puits du jeûne devient le sultan d'Egypte comme vous l'êtes. Le jeûne est semblable à une carave. Ne brise surtout pas cette carave. Donc, pour rester avec les enseignements que Nour El Djaw a partagé, on sait qu'Allah Tout Puissant a mentionné le jeûne à quelques endroits dans le Saint Courant. Et voici l'essentiel. Donc, cependant, le verset dans lequel le jeûne est rendu obligatoire pour nous est clair et net. C'est dans la Sourat al-Bakara, verset 183, qui se lit comme suit. Ô vous qui croyez, jeûnez. Ô vous qui croyez, le jeûne vous a été prescrit pendant un nombre déterminé de jours. Comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés, afin que vous craigniez alors. Afin que vous craigniez alors. Et comme vous le savez, le ramadan est également un mot arabe, qui est dérivé de la racine ram, qui signifie un lieu ou un feu beaucoup plus fort, beaucoup plus chaud que la chaleur du soleil. Ramadan est vraiment très important en termes de signification. Ramadan signifie un lieu ou un feu qui est plus chaud que le soleil. Donc, tout comme il est nécessaire de nettoyer l'extérieur de l'être humain avec de l'eau, il est tout aussi important de nettoyer notre intérieur avec des actes d'adoration. Mais le jeûne est à la tête de tous nos actes d'adoration. Le jeûne brûle, lave et nettoie les péchés, la honte et les défauts des êtres humains. Il n'est pas possible d'atteindre la purification, la santé physique et le bien-être que procure le jeûne avec autre chose. Si le jeûne est absolument nécessaire à notre évolution spirituelle dans le subconscient, il est tout aussi nécessaire à la santé et au bien-être de notre corps mortel. Comme vous le savez, ceux qui pendant des siècles ne voyaient que le jeûne pour le fait d'avoir faim, ont récemment dû admettre que le traitement le plus important des maladies physiques est le jeûne. Dieu soit loué. Le jeûne a ses effets sur notre santé physique et on le voit dans les districts de Hazrati Meblana déjà. Et si une personne mange sans avoir faim, cette nourriture lui est illicite, haram. On se rend compte que vraiment de quelque chose que nous n'entendons pas ailleurs, c'est que si une personne mange sans avoir faim, cette nourriture lui est illicite, devient une énergie négative. Et elle provoque diverses maladies chez l'homme quand il s'agit de manger de manière habituelle sans avoir faim. Celui qui est avide de nourriture et mange trop sera dur de cœur. Il sera ignorant de la sagesse et il sera un serviteur insouciant qui oublie par la tout-puissant. Et voici un hadith authentique de notre prophète, des sourioux, sans qu'il n'ait vraiment faim. Notre maître dit que c'est haram de manger sans avoir faim. C'est Séphano qui parle. C'est de la nourriture haram. Si tu veux, tu peux acheter de la nourriture à la sueur de ton son et manger tes gains qui sont haram. Mais si tu manges cette nourriture avant d'avoir faim, c'est une nourriture haram. Et cela provoque également diverses maladies. Un autre aspect important est que celui qui est avide de nourriture, qui mange trop, devient dur de cœur, n'a pas de sagesse et devient un serviteur insouciant qui oublie par la tout-puissant. Et plus loin dans le débat du Kébir, Azatimé Blana nous dit, la maladie, la santé et la force proviennent de la nourriture que nous mangeons. L'abstinence est le premier des remèdes. Par exemple, il dit, se gratter augmente la gale. Le jeûne est vraiment le premier des remèdes. L'abstinence, c'est manger en ayant faim avant. C'est compris, n'est-ce pas ? Observe la force dans ton corps et le bien-être lorsque tu jeûnes ou manges en ayant faim. Mais il est important de regarder ce que nous faisons habituellement, quel est notre comportement habituel. Nous allons chez le médecin, ce qui est normal dans bien des cas. On prend un sirop pour l'appétit. C'est comme ça, et je crois que c'est toujours comme ça, c'est que quand on se sent malade et qu'on n'a pas d'appétit, on va prendre quelque chose pour nous donner de l'appétit, alors que c'est le corps lui-même qui veut arrêter de manger pour se mettre en équilibre. Nous connaissons tous ce réflexe-là et on a perdu notre capacité d'écouter le corps. Et c'est pour ça que l'abstinence est vraiment la première des médecines. C'est juste d'arrêter, écouter et respecter ce que le corps dit pour qu'il puisse se rétablir et retrouver ses forces. Donc, si tu manges peu, les paroles de Nouroudja, tu deviendras une personne sage et si tu manges trop, tu deviendras stupide, léthargique et tu te laisseras couper de ta force intérieure. Si tu affectionnes ton estomac et que tu manges beaucoup, c'est à cause de ta gourmandise. Si vous mangez moins, votre gloutonnerie diminuera également. Et c'est tout à fait vrai. Là, nous partons dans un regard envers nos habitudes que Nouroudja expose avec beaucoup de simplicité et beaucoup d'efficacité parce qu'elle dit la vie n'est qu'une habitude. Tout dans la vie, tout dans la vie est une habitude. Comme tout le reste. Et si nous mangeons peu, on va développer l'habitude de manger peu. Si nous mangeons beaucoup, on s'habitue à manger beaucoup. Le corps désire ce à quoi il est habitué. Donc, on nourrit le désir du corps en mangeant beaucoup. Il va désirer de plus en plus. Donc, le moindre changement, la moindre modification dans les habitudes, comme le nef, c'est comme un enfant, on lui demande de changer, il va résister. Et on finit par ne plus pouvoir le contrôler. Et le corps est comme ça. Donc, à nous de prendre la décision et de nourrir notre intention de manger peu. Dans la voie Medj-Devi, c'était une des pratiques vraiment centrales. La voie Sufi, en général, manger peu et dormir peu et parler peu. Et si je parviens à contrôler ce nef pendant un certain temps et à manger moins, il ne fait aucun doute que quelle que soit l'abondance de nourriture devant moi, devant nous, on n'aura même pas envie de prendre la main pour la goûter. On s'apprend à rester calme et détaché par rapport aux aliments. Donc, il n'est pas nécessaire de suivre un régime pour changer, c'est simplement être vigilant, être conscient et décider pour pouvoir développer de nouvelles habitudes. Donc, il est vraiment très important de répéter, si on fait attention à manger moins, manger moins deviendra une habitude. Et Nourodjab dit aussi, si nous mangeons trop, ça produit une grande difficulté pour l'âme. Et il y a un couplet dans le Divan-e-Kibir, où Azraj Timedlan a dit, « Ne mangez pas trop de la nourriture qui vous voile les yeux, sinon vous perdrez votre destination, vous ne trouverez pas votre maison. » Et bien sûr, la maison n'est pas le lieu où on habite avec notre adresse de rue et avec un numéro sur la porte. « Ne mangez pas trop de la nourriture qui voile vos yeux, sinon vous perdrez votre destination, vous ne trouverez pas votre maison. Nous sommes venus d'Allah, nous irons à Allah, nous n'avons pas d'autre endroit où aller. Vous pensez que la vie dépend de la nourriture que vous mangez, mais quand vous mangez beaucoup de nourriture, elle devient un cil pour l'œil de votre âme et un rideau pour l'œil de votre tête. L'œil de l'âme, c'est l'œil du cœur. Si une petite poussière pénètre dans l'œil, nous avons tous cette expérience, on perd complètement la tranquillité de notre esprit, on est gêné à tout instant. Donc on peut mesurer ce que c'est quand Jératime de Lana dit que le morceau que vous mangez en trop sera comme un cil dans l'œil de l'âme. Le morceau que vous mangez en trop. Allez-y, trouvez la paix. Pourquoi ne pouvons-nous pas trouver la paix dans ce monde ? Chacun a de nombreuses excuses selon lui, mais celle-ci est l'une des causes les plus importantes. Un cil dans l'œil de l'âme, un rideau devant l'œil de la tête. On ne voit pas ce qu'il y a devant soi. S'il n'y avait pas de faim, vous auriez des centaines de milliers de maladies à cause de votre estomac plein. Le travail que fait la faim est certainement préférable à la souffrance de diverses maladies, tant en termes de beauté, de légèreté, d'adoration que de pratique. Nous allons lire quelques passages encore. Le début de toutes les maladies est la suralimentation. Le remède de toutes les maladies est la faim. Donc le travail de la faim est certainement meilleur que l'expérience de diverses maladies, à la fois en termes de beauté, de légèreté, d'adoration et de pratique. Ce se trouve dans le matérialisme. La difficulté venant de la faim est beaucoup plus pure que les autres difficultés. En particulier, des centaines de bienfaits, des centaines de compétences, des centaines de remèdes sont cachés dans la faim. Sachez que la faim est le sultan de toutes les médecines. Embrassez la faim de tout votre cœur. Ne la méprisez pas. Toutes les maladies sont guéries par la faim. Mais nous devons aussi accepter que la miséricorde divine, appelée faim, n'est pas accordée à tout le monde. Tout le monde ne peut l'obtenir. Cette faim est une telle faveur divine qu'elle ne peut être accordée qu'aux serviteurs d'âme. Notre prophète Effendi dit à sa Ouma, à sa communauté, de manger peu, peu, peu. Sinon vos yeux se fermeront. Votre cœur se fermera. Votre vérité sera bloquée. Vous serez spirituellement dépourvu. Je ne peux pas le dire plus clairement. Donc si les vitamines et les minéraux et les calories dont notre cœur, notre corps a besoin, correspondent à nos besoins, nos vrais besoins, ils deviennent pour nous de l'énergie positive. Et ils sont vraiment nécessaires à notre santé, à notre bien-être. Mais chaque cellule dans le corps est comme une personne vivante, comme une personne individuelle, consciente. Elle est dotée d'un esprit, elle est dotée d'intelligence. Et le corps est programmé. Et il convertira tout ce que nous mangeons en énergie, de plus en plus fine ou de plus en plus lourde selon nos habitudes, nos pratiques. Et quand nous avons obtenu ce dont nous avons besoin, c'est comme si une porte se fermait et le corps génère l'énergie qui lui est disponible. Et l'énergie négative devient notre caractère infernal. C'est-à-dire nos caractères non humains et nos caractères qui nous mettent au rang d'un animal. Et ce sont ces énergies-là que Allah appelle Haram et qui sont considérées comme des péchés. Donc nous développons ce caractère lourd, animal, négatif en mangeant trop, en mangeant des aliments qui ne proviennent pas. Et c'est elle, à ce moment-là, qui devient un rideau devant nos yeux. Et elle devient une épine dans notre cœur. Elle devient de la haine, de la jalousie, de la colère. Elle devient les caractères de la nature infernale. Et il nous incombe d'essayer de nettoyer et d'essayer pendant une vie entière de nettoyer pour être l'habitat de belles qualités morales et de contrôler notre nefs. Est-ce que c'est plus facile ça ou est-ce que c'est plus facile de voir des diététiciens ? À nous de voir. C'est une vraie bataille de l'ego que de changer, une grande bataille. Mais relevons le combat et commençons à calculer comment on mange. Et c'est, pour terminer, il faut dire que c'est possible. Et que c'est possible de le faire dans la bonne humeur et c'est possible de le faire dans la joie. Et si ce n'était pas possible, nous, rojadis, je ne parlerai pas autant et je ne le dirai pas aussi clairement. Pour finir avec ces paroles, nous vous remercions de tout cœur.
Siân Bouyou : L’Art de Nourrir l’Âme à la Source Bleue
Dans le cadre enchanteur de la Source Bleue de Touzac, Siân Bouyou incarne une approche unique de la spiritualité contemporaine, où l’art culinaire devient un chemin de transformation et d’éveil. Son parcours, marqué par une quête spirituelle profonde et une conscience écologique précoce, illustre la fusion harmonieuse entre traditions ancestrales et pratiques modernes.
Des Vallées Galloises aux Rives du Lot
Née à Cardiff au Pays de Galles, Siân découvre la France à l’âge de 17 ans et tombe immédiatement sous le charme du pays, au point de décider de s’y installer définitivement. Après son installation, elle poursuit des études de linguistique à l’Université de Bordeaux, avant de se consacrer à sa véritable passion : la cuisine. Elle se forme particulièrement à la cuisine diététique pendant de nombreuses années, posant ainsi les bases de ce qui deviendra sa voie spirituelle.
L’Éveil Écologique et Spirituel
La découverte du livre “Printemps silencieux” de Rachel Carson à l’âge de 18 ans marque un tournant décisif. Cette lecture fondatrice, conjuguée à l’effervescence du mouvement “flower power” et aux bouleversements sociaux des années 60 (guerre du Vietnam, assassinat de Martin Luther King, emprisonnement de Nelson Mandela), éveille en elle une conscience écologique profonde. À Londres, sa rencontre avec la communauté végétarienne et les Hare Krishna lui révèle une approche spirituelle de l’alimentation, observant comment les repas préparés avec amour et conscience peuvent nourrir tant le corps que l’âme.
La Macrobiotique : Une Philosophie de Vie
La découverte de la macrobiotique à Bordeaux ouvre un nouveau chapitre dans son parcours. Introduite en Europe dans les années 50 par Georges Ohsawa, cette approche dépasse la simple diététique pour devenir un véritable art de vivre. Basée sur le principe d’équilibre Yin-Yang, la macrobiotique enseigne l’harmonie avec la nature environnante et les saisons. Siân y trouve des outils pratiques pour allier santé physique et développement spirituel, apprenant à utiliser les aliments comme remèdes et à adapter l’alimentation selon les conditions individuelles et saisonnières.
La Rencontre avec Arnaud Desjardins et Jean-Pierre Bouyou
C’est au centre “Le Bost” dans le Massif Central, premier centre ouvert par Arnaud Desjardins, que Siân rencontre celui qui deviendra son époux, Jean-Pierre Bouyou. Ce dernier, diplômé de Chinois et de Vietnamien de l’École nationale des langues orientales vivantes de Paris et titulaire d’un Master de Littérature française de la University of Utah, apporte à leur union une riche expérience interculturelle. Avant de rejoindre la Source Bleue, il avait enseigné le français aux États-Unis et créé un hebdomadaire, “La feuille”, dans le Sud-Ouest, où il fut journaliste et directeur de publication pendant près de 10 ans.
La rencontre avec Arnaud Desjardins marque pour Siân le début d’une véritable aventure spirituelle, approfondie quelques années plus tard auprès de Lee Lozowick. Ensemble, Siân et Jean-Pierre traduiront d’ailleurs plusieurs ouvrages de spiritualité, notamment ceux de Llewellyn Vaughan-Lee et Lee Lozowick, enrichissant ainsi la littérature spirituelle francophone.
Une Vie de Famille au Service de la Spiritualité
L’histoire de Siân à la Source Bleue est indissociable de celle de son époux Jean-Pierre Bouyou, héritier d’une lignée remarquable. Fils de Pierre Bouyou-Moreno, aviateur, résistant et cousin de la célèbre actrice Marguerite Moreno, Jean-Pierre apporte à leur union une profonde connaissance des traditions orientales et un engagement spirituel sans faille. Ensemble, ils élèvent cinq enfants dans ce cadre enchanteur.
Parmi leurs enfants, Thomas Bouyou perpétue aujourd’hui l’héritage artistique familial d’une manière unique. Formé au Cours Florent, à Actor’s Sud et à l’Academy of Arts University de San Francisco, il co-fonde la Compagnie TOTEM Récidive en 2016. Son travail de comédien, dramaturge, metteur en scène et auteur s’inscrit dans une démarche artistique engagée, mêlant théâtre, danse et performance. Ses créations notables incluent “Et les lions gueulent la mort ouverte”, “TAKE CARE” et “Vivantes”, explorant des thématiques sociétales cruciales à travers une approche pluridisciplinaire innovante. En tant que directeur artistique du Festival de la Source Bleue, il a su transformer le lieu historique en un espace de création contemporaine éco-responsable.
Aux côtés de son mari Alexis Anne-Braun, maître de conférences en esthétique et philosophie de l’art à l’ENS-PSL, il développe une approche unique qui allie création artistique et réflexion théorique. Chercheur associé au laboratoire SACRe, Alexis apporte une dimension philosophique essentielle à leurs projets communs, notamment à travers ses recherches sur l’esthétique analytique et les arts vivants. Leur collaboration enrichit considérablement la programmation de la Source Bleue, créant un dialogue fécond entre théorie et pratique artistique, particulièrement dans leur approche des arts performatifs et du théâtre contemporain.
Leur union et leur collaboration artistique représentent une source d’inspiration majeure pour Andy, artiste non-binaire qui trouve dans leur parcours un modèle d’alliance entre engagement artistique et quête spirituelle. La façon dont Thomas et Alexis conjuguent leurs talents respectifs - l’un dans la création théâtrale engagée et la performance, l’autre dans la recherche philosophique et l’analyse esthétique - tout en contribuant au rayonnement de la Source Bleue, résonne particulièrement avec la démarche d’Andy qui cherche également à transcender les frontières entre les disciplines et les genres.
On peut suivre le travail de Thomas sur les réseaux sociaux : Facebook et LinkedIn, où il partage régulièrement les actualités de la Compagnie TOTEM Récidive et leurs projets communs à la Source Bleue, les actualités du Festival de la Source Bleue.
La vie familiale à la Source Bleue devient un laboratoire vivant où spiritualité, art culinaire et éducation se mêlent harmonieusement. Siân se souvient avec tendresse des défis quotidiens : “Cuisiner pour une famille nombreuse tout en maintenant une pratique spirituelle demande une attention constante. Nos enfants ont grandi dans cette atmosphère particulière où chaque repas était une occasion de partage et d’éveil à la conscience.” Cette expérience enrichit considérablement sa compréhension de l’alimentation comme voie spirituelle, notamment dans son aspect le plus concret : nourrir ceux qu’on aime avec conscience et présence.
La collaboration avec Jean-Pierre s’étend bien au-delà de la gestion de l’hôtel-restaurant. En 2011, après trente années dédiées à l’accueil des visiteurs, le couple prend un nouveau tournant en créant l’association Sources de Sagesses. Cette décision, mûrement réfléchie, permet de transformer la Source Bleue en un véritable centre spirituel, où leur expérience commune trouve une nouvelle expression.
Un Parcours Spirituel Partagé
Le cheminement spirituel du couple est marqué par des influences diverses et complémentaires. Pour Jean-Pierre, tout commence à l’âge de 21 ans avec sa rencontre avec l’éminent philosophe Jiddu Krishnamurti, qui lui ouvre les portes de la spiritualité. Son parcours s’enrichit ensuite de plusieurs rencontres déterminantes : des séjours auprès de Hans Raj Maharaji à Tapovan près de Rishikesh, des échanges avec Adyashanti, et une connexion profonde avec Cheikha Hayat Nur Artıran, représentante de la lignée de Rûmî.
La Source Bleue devient rapidement un carrefour de traditions spirituelles, accueillant régulièrement des enseignants remarquables. Arnaud Desjardins (voir son influence à la Source Bleue) y occupe une place particulière, confiant plus tard à Jean-Pierre l’administration de son centre d’Hauteville. L’enseignement de Lee Lozowick (voir son influence à la Source Bleue) marque profondément Siân à travers son approche de “Folle Sagesse”. Le lieu s’enrichit également de la présence d’Yvan Amar, dont la pensée non-duelle résonne avec l’esprit du lieu, ainsi que de Wayne Liquorman, disciple éclairé de Ramesh Balsekar. Douglas Harding y partage sa vision unique de la conscience, tandis que Faouzi Skali apporte la profondeur de la tradition soufie marocaine. Les enseignements de Jean Bouchart D’Orval enrichissent la dimension contemplative du lieu, et Hayat Nur Artıran (voir son influence à la Source Bleue), représentante contemporaine de la lignée de Rûmî, perpétue l’héritage soufi dans toute sa richesse.
Les Maîtres Spirituels de la Source Bleue et de la vie Siân
Arnaud Desjardins : Le Pont Entre Orient et Occident
Arnaud Desjardins (voir son influence à la Source Bleue) occupe une place centrale dans l’histoire spirituelle de la Source Bleue. C’est dans son premier centre, “Le Bost” dans le Massif Central, que Siân et Jean-Pierre se sont rencontrés, marquant le début d’une aventure spirituelle qui se poursuit encore aujourd’hui. Figure majeure de la spiritualité contemporaine, Desjardins a œuvré toute sa vie pour faire redécouvrir le goût de l’aventure spirituelle en Occident.
Arnaud fut sans doute l’un des plus connus des maîtres spirituels contemporains. Il a démontré qu’une immense aventure spirituelle pouvait être vécue en dehors d’un monastère. Son travail de pont entre les traditions s’est manifesté de manière remarquable auprès de différentes communautés spirituelles. Pour les chrétiens qui ne trouvaient plus leur place dans l’Église traditionnelle, il a su révéler la véritable nature du Christ, s’inspirant notamment des enseignements de Maître Eckhart. Auprès des musulmans qui ne se reconnaissaient pas dans un Islam radical, il a œuvré pour faire découvrir un Islam de paix et d’amour. À travers ses films et documentaires, il a créé des ouvertures uniques vers différentes traditions spirituelles, explorant le Soufisme, le Bouddhisme Tibétain, le Zen aux côtés de Taisen Deshimaru, et la tradition hindoue à travers sa relation avec Ma Ananda Moyi.
Son influence sur la Source Bleue a profondément marqué l’esprit du lieu et continue de rayonner aujourd’hui. Il a insufflé une approche véritablement universelle de la spiritualité qui transcende naturellement les frontières religieuses. Son enseignement a permis d’intégrer harmonieusement les pratiques spirituelles dans la vie quotidienne, démontrant que chaque instant peut devenir une opportunité d’éveil. Il a transmis une sagesse pratique parfaitement adaptée aux défis du monde moderne, tout en accordant une importance particulière au service et à l’accueil comme voies spirituelles authentiques. Par-dessus tout, il a profondément ancré dans l’ADN de la Source Bleue cette compréhension essentielle que “la vie spirituelle est une histoire d’amour”.
Lee Lozowick : La Voie de la “Folle Sagesse”
Lee Lozowick (voir son influence à la Source Bleue) (1943-2010), également connu sous les noms de Lee Khepa Baul ou Mr Lee, a laissé une empreinte indélébile sur le parcours de Siân Bouyou. En tant que poète, écrivain et authentique maître spirituel américain, il a développé une approche singulière qu’il nommait la “Folle Sagesse”, s’inscrivant dans la lignée des traditions bouddhistes, soufies et taoïstes qui utilisent des méthodes non conventionnelles pour catalyser l’éveil spirituel.
Sa “Folle Sagesse” s’exprimait à travers une approche unique et profondément transformatrice. Il n’hésitait pas à adopter des comportements parfois déroutants, voire provocateurs, dans le but précis de créer une brèche salutaire dans l’ego de ses disciples. Sa vie elle-même était une expression de cette approche non conventionnelle, marquée par un dévouement absolu à son maître, Yogi Ramsuratkumar, et un engagement incessant dans ce qu’il appelait le “Chemin Divin pour devenir Humain”.
Son influence perdure à la Source Bleue à travers plusieurs dimensions essentielles. Il a encouragé l’intégration de pratiques spirituelles qui dépassent les conventions habituelles, privilégiant une approche directe et sans compromis de l’enseignement. Son héritage se manifeste également dans la façon dont la spiritualité et l’expression artistique se fondent harmonieusement dans les activités du lieu. Il a particulièrement mis l’accent sur l’importance de la pratique du guru yoga, tout en inspirant la création de formes d’expression spirituelle variées, allant de la musique aux séminaires, en passant par le concept unique du “Bazar Sacré”.
Cheikha Nur Artiran : L’Héritage de Rûmî
Hayat Nur Artıran (voir son influence à la Source Bleue), née le 16 novembre 1954 à Malatya en Turquie, incarne une figure majeure du soufisme contemporain. Son engagement dépasse largement son expertise reconnue sur Rûmî, s’étendant à des domaines essentiels du dialogue interreligieux et de la construction de la paix.
Son parcours exceptionnel est jalonné de contributions significatives qui ont profondément marqué le paysage spirituel contemporain. En tant que membre active de la Fondation Internationale Mevlânâ, elle œuvre sans relâche pour la diffusion des enseignements de Rûmî. Sa collaboration étroite avec l’association Sagesses Soufies, aux côtés du Cheikh Khaled Bentounès, ainsi que son rôle de marraine de l’association Conscience Soufie, témoignent de son engagement pour un dialogue interreligieux constructif. Son organisation du symposium international sur l’Emir Abd el Kader à Bursa en 2012 et ses nombreuses conférences sur l’égalité spirituelle entre l’homme et la femme illustrent sa vision progressiste et unificatrice du soufisme.
Sa rencontre avec Arnaud Desjardins en 2010 a marqué le début d’une amitié spirituelle profonde qui s’est poursuivie au-delà de la disparition de ce dernier. Cette relation a créé un pont durable entre l’ashram d’Hauteville et les disciples de la tradition soufie. À la Source Bleue, son influence se manifeste de manière vivante et concrète à travers l’organisation de retraites spirituelles annuelles qui permettent d’approfondir l’enseignement de la tradition de Rûmî. Elle a également introduit la pratique du sama, la danse sacrée des derviches tourneurs, tout en montrant comment intégrer la dimension spirituelle dans l’art culinaire. Son enseignement promeut constamment un Islam de paix et de miséricorde, en parfaite harmonie avec l’esprit d’ouverture de la Source Bleue.
L’Héritage Spirituel Contemporain
Aujourd’hui, aux côtés de Cheikha Hayat Nur Artıran, héritière de la tradition de Rûmî et membre de la Fondation Internationale Mevlânâ, Siân continue d’explorer les liens entre alimentation et spiritualité. Son approche unique, enrichie par des décennies d’expérience, trouve un écho particulier pendant le Ramadan, où elle partage sa vision d’une alimentation consciente et équilibrée.
À travers l’association Sources de Sagesses Siân et Jean-Pierre perpétuent une vision de la spiritualité qui transcende les frontières traditionnelles. Leur approche incarne une ouverture remarquable aux différentes traditions spirituelles, créant un espace où le dialogue interreligieux et interculturel s’épanouit naturellement. Ils ont su intégrer avec finesse des pratiques contemporaines, notamment la méditation de pleine conscience, tout en maintenant un accent particulier sur l’application concrète des enseignements dans la vie de tous les jours. Cette approche permet à chacun de vivre avec sa spiritualité de manière authentique et concrète, en harmonie avec le monde moderne.
Nouvelles Perspectives
Aujourd’hui, au-delà de son engagement spirituel, Siân poursuit aussi son élan naturel vers l’autre, en se formant à la pratique de “Doula”, accompagnant les femmes dans leur parcours vers la maternité. Cette nouvelle dimension de son travail s’inscrit naturellement dans sa vision de l’accompagnement et du soin.
De son côté, Jean-Pierre se consacre à transmettre aussi ce qu’il a reçu de leurs différents maîtres, guidé par un idéal de paix, de fraternité et d’ouverture aux autres, quelle que soit leur tradition spirituelle. Ensemble, ils continuent d’animer la Source Bleue comme un lieu de recherche et de pratique, désormais dans le cadre de leur association (https://sourcesdesagesses.fr).
Siân développe une synergie puissante entre l’écologie environnementale et l’écologie intérieure. Comme nous devons prendre soin des terres, des eaux et de l’air qui nous entourent, nous devons également cultiver et purifier notre monde intérieur. Cette approche fait de la cuisine un acte sacré qui nourrit tant le corps que l’esprit, créant un pont entre le matériel et le spirituel.
Sources et Références Complètes
Ressources Académiques et Institutionnelles
Centres et Institutions Spirituelles
- Source Bleue de Touzac
- Association Sources de Sagesses
- Fondation Internationale Mevlânâ
- Conscience Soufie
- Festival de la Source Bleue
Maîtres Spirituels et Enseignants (Pages Wikipédia)
- Arnaud Desjardins
- Lee Lozowick
- Jiddu Krishnamurti
- Hayat Nur Artıran
- Yogi Ramsuratkumar
- Cheikh Khaled Bentounès
- Taisen Deshimaru
- Ma Ananda Moyi
- Maître Eckhart
- Rûmî
- Emir Abd el Kader
Traditions et Pratiques Spirituelles (Articles Wikipédia)
- Soufisme
- Bouddhisme
- Bouddhisme Tibétain
- Taoïsme
- Zen
- Guru Yoga
- Sama (soufisme)
- Derviches tourneurs
- Islam
Approches Alimentaires et Écologiques
Contexte Historique et Social
- Rachel Carson
- Printemps silencieux - Version PDF libre de droit
- Flower Power
- Guerre du Vietnam
- Martin Luther King
- Nelson Mandela
- Hare Krishna
Géographie et Lieux
Bibliographie Essentielle
- RÛMÎ, Jalâl ad-Dîn
- “Le Livre du Dedans” (Albin Michel, 2010)
- “Mathnawî” - Version anglaise sur Wikisource
- “Rubâi’yât” - Version anglaise sur Project Gutenberg
- “Diwan-e Shams-e Tabrizi” - Version originale sur Wikisource
- DESJARDINS, Arnaud
- “Pour une mort sans peur” (Le Relié, 2003)
- “À la recherche du Soi” (La Table Ronde, 1977)
- “Les chemins de la sagesse” (La Table Ronde, 1999)
- “Le message des Tibétains” - Documentaire sur INA.fr
- LOZOWICK, Lee
- “The Only Grace is Loving God” (Hohm Press, 1982)
- “The Cheating Buddha” (Hohm Press, 1980)
- Articles et enseignements sur Hohm Press
- CARSON, Rachel
- “Printemps silencieux” (1962) - Version anglaise sur Internet Archive
- “The Sea Around Us” - Version anglaise sur Internet Archive
- KRISHNAMURTI, Jiddu
- “De la Connaissance de soi” - Textes officiels sur J. Krishnamurti Online
- “Freedom from the Known” - Version anglaise sur Internet Archive
- DESHIMARU, Taisen
- “Questions à un Maître Zen” - Association Zen Internationale
- “La Pratique du Zen” (Le Courrier du Livre, 1977)
- OHSAWA, Georges
- “Le Zen Macrobiotique” (Vrin, 1977)
- Articles et ressources sur Cuisine Macrobiotique
Créations Théâtrales et Publications Académiques
- BOUYOU, Thomas (Compagnie TOTEM Récidive)
- “Et les lions gueulent la mort ouverte” (2020)
- “TAKE CARE” (2022) - Documentation sur ARTCENA
- “Vivantes” (2023)
- ANNE-BRAUN, Alexis
- Séminaire d’esthétique à l’ENS-PSL - Programme et archives
- Publications et travaux académiques - Page institutionnelle
Ressources Numériques Vérifiées
Réseaux Sociaux et Actualités
- Thomas Bouyou sur Facebook
- Thomas Bouyou sur LinkedIn
- Jean-Pierre Bouyou sur Facebook
- Siân Bouyou sur Sources de Sagesses
- Cheikha Nur Artiran sur Instagram
Documentation photographique

Les mères s’enlaçant. Génération spontanée avec carte SD tombée dans la source, restauration des fichiers corrompus, retouches colorimétriques, Andy Qwartz, La Source BLeue, 2020.

Touzac, La Source Bleue, 2024.